mercredi 27 août 2008

La théorie du coq à l'âne

Ils étaient attablés devant un bon café chaud. Une journée passée à visiter des appartements, à courir d’un bout à l’autre de la ville sous un ciel gris et frileux, s’était avéré épuisant. Du moins pour lui. Parce qu’elle, comme toujours, se montrait enjouée et volubile.
— Il est mignon ce bistrot. J’aime bien la déco… Oh, tiens, en parlant de bar, il faut absolument que je te raconte. L’autre jour je suis allée dans un bar, tu aurais adoré. J’étais avec… Avec qui déjà ? Ah oui, avec Jeanne. Oh, Jeanne, tiens, il faut que je te raconte d’abord !
Il eut un sourire. C’était parti. Elle entamait une anecdote, poursuivait sur une autre, et de fil en aiguille, il finissait avec une migraine de tous les diables mais jamais la conclusion d’une seule histoire. Il l’observait s’agiter en face de lui et songea que, malgré tout, c’était pour ça qu’il l’aimait. Il avait beau râler parfois, la supplier de se taire un instant, il admirait sa capacité à s’émerveiller de tout et à communiquer une joie simple et un enthousiasme débordant au reste du monde. Il dissimula son sourire derrière sa tasse, ne voulant pas couper le récit.
— Et c’est incroyable, parce qu’à ce moment-là, il a pris…
Très mignon, ce petit froncement de nez qu’elle avait quand elle s’animait. Il regardait ses mains virevolter autour de son visage, ponctuant chaque mot, et en profita pour en agripper une qu’il embrassa tendrement. Sa petite puce.
— Et alors, dans ce bar ?
Elle lui lança une oeillade désemparée.
— Quel bar, mon cœur ?
Le sourire triomphant, il lui rangea une mèche folle derrière l’oreille.
Elle s’interrompit et lui sourit. Prit une gorgée de son café… il devait être froid, mais elle ne fit aucune remarque. Il lui rendit sa main et elle reprit le fil de son histoire. Ou était-ce une autre ? Il prit son temps pour vider une troisième tasse, elle lui parlait de son neveu. Puis le débit ralentit et cessa enfin. Il la regarda d’un air malicieux.
— Et si on rentrait, maintenant ?

vendredi 8 août 2008

Apocalypse/Renaissance

Je suis rage et colère
Je suis orage et éclairs
Je suis tempête
Je viens tout chavirer

Je suis tonnerre
Je suis déluge
Je suis Enfer
Pas de refuge

Je suis la fin
Un monde qui s'écroule
Je ne laisse rien
Quand je déboule

...

Je suis un vent de silence
Une terre marquée par la souffrance
Je suis une accalmie enfin
Après le chaos le soleil revient.