dimanche 15 novembre 2015

Comment ne penser à rien ?



Il faudra bien trouver
La force de sourire
La force de s’aimer
La force d’avancer
Demain

Il faudra bien dormir
Manger, rire et s’enlacer
Embrasser les joues des nouveaux-nés
Faire des voyages et des projets
Demain

Mais ce soir
Comme ne pas pleurer
Serrer les dents et grelotter
Faire des adieux sans s’effondrer

Ce soir,
Comment oublier pour une heure
Une minute ou même moins
Ce soir, dites-moi,

Comment ne penser à rien ? 


Thème, très à-propos ce soir, des Impromptus Littéraires

dimanche 1 novembre 2015

Une photographie



Au mur de mes souvenirs, il y a une photographie qui m’arrache un sourire autant qu’elle me tire de larmes.

Je dois avoir entre 4 et 6 ans, et je me rends compte aujourd’hui que c’est de toi que me vient cet humour absurde et bon enfant, cette science du ridicule qui ne tue pas.

Tu sais, parfois je récite très vite « Ah pourquoi Pépita dans les bois m’épies-tu », pour vérifier que je n’oublie pas. Je me revois me gaver de figues, et je pense à toutes ces fois où tu m’as emmenée en vacances avec toi, ta façon de faire passer mon hoquet, ta moustache et les Gitanes maïs que tu fumais.

Enfant, je n’ai jamais réalisé la force de l’amour que tu me portais, je n’ai pas réfléchi à ce qui nous liait. Je leur en ai tant voulu de m’avoir caché ta maladie, même si c’était pour me préserver.

Je regarde cette photo, et c’est comme ça que je veux penser à toi, pas à ce jour terrible où tu nous as quittés.


Les années ont passé, mais je veux que tu saches à quel point tu me manques, Pépé.