Contrainte : "un accident..."
Elle s'était dit que ce serait
chouette de faire un petit gâteau pour les accueillir. Un délice
maison, quelque chose de doux et régressif, qui leur ferait une
petite couverture douillette dans le ventre. Qui rappellerait les
mercredis après-midi chez mémé, avec un chocolat chaud qui leur
chatouillait le nez, et Ça Cartoone à la télé.
Bon, la pâtisserie, c'était pas trop son truc, de base, ni la cuisine de manière générale. Mais il faut parfois se lancer à l'aventure, non ?
Elle avait cherché une recette « gâteau de grand-mère » sur internet, et c'est là que le stress avait commencé à monter.
Bon, la pâtisserie, c'était pas trop son truc, de base, ni la cuisine de manière générale. Mais il faut parfois se lancer à l'aventure, non ?
Elle avait cherché une recette « gâteau de grand-mère » sur internet, et c'est là que le stress avait commencé à monter.
Ça avait l'air simple, pourtant, sur
l'écran, simple et bon. Elle avait noué un joli tablier qu'une
grand-tante lui avait offert à un Noël, il y a quelques années,
avait sorti la farine du placard, et un saladier.
Un petit de musique en fond sonore, et
elle s'était retrouvée à chantonner gaiement en faisant ses
pesées.
L'épreuve des œufs s'était à peu
près déroulée, en principe. Elle avait réussi à récupérer tous
les morceaux de coquille, sans trop se sentir déstabilisée.
Le chocolat fondu au bain-marie, ça
elle avait géré, elle s'en était mis un peu partout, elle aurait
le temps de se laver.
Les zestes d'orange, c'était un peu
plus compliqué, faut dire qu'elle était pas franchement équipée.
La levure, puis le sucre, qu'elle a
jeté dans le mélange sans trop s'en soucier, la cuisson, 30 minutes
à 180°C.
Ils étaient arrivés, bruyants et joyeux, ses frères, les neveux, les nièces, toute sa petite famille adorée. Toute fière d'elle, elle avait enfilé des maniques, sorti le gâteau du four. « C'est moi qui l'ai fait ! »
Ils étaient arrivés, bruyants et joyeux, ses frères, les neveux, les nièces, toute sa petite famille adorée. Toute fière d'elle, elle avait enfilé des maniques, sorti le gâteau du four. « C'est moi qui l'ai fait ! »
Admiration dans les yeux des invités,
peu habitués. Elle sert le café, le chocolat, le thé. Découpe le
gâteau, une petite part pour chacun, « Allez, goûtez ! »
Chacun porte la cuillère à sa bouche,
et les sourires se transforment soudain en grimaces effarées.
Son frère aîné tousse, s'étouffe,
recrache, éclate de rire.
« C'est horrible, c'est salé ! ».
Le visage décomposé, elle se précipite à la cuisine. Beau loupé !
Le visage décomposé, elle se précipite à la cuisine. Beau loupé !