Accoudé au comptoir, il rumine sur sa chienne de vie. A peine sorti du boulot, il a filé droit dans son bar, les doigts tâchés par le plâtre, le cheveu poussiéreux, crasseux. Ici, on ne le juge pas, il se sent chez lui, pas comme dans cet appartement miteux où il fait trop froid la nuit, sans la chaleur d’une femme dans son lit. Les femmes, parlons-en, tiens. Il en a connu des femmes, des jeunes et des moins jeunes, il en a aimé, une surtout, une plus que tout, et elle lui a mis le coeur en miettes. Alors ces créatures sataniques, il dit qu’il veut plus les voir. Il est désabusé, il est seul, trop. Même le chat qu’il nourrissait de temps à autre ne vient plus le voir, il est allé se faire écraser ailleurs sans doute. Y’a que Jean-Louis qui le comprend, ce bon vieux Jean-Louis qui lui dépose sous le nez un troisième demi, sans un mot. La mousse a débordé, un peu, alors il s’amuse à tracer des cercles avec son doigt sur le zinc. Derrière le comptoir, l’écran diffuse les infos. Faut vraiment en vouloir pour supporter ce monde qui devient fou, et lui justement, il en veut plus trop. Les malheurs du monde viennent s’ajouter au sien, et ça pèse lourd sur son dos, son pauvre dos fatigué qui a trimé toute sa vie pour quoi ? Hein, pour quoi ? La bière est bonne, c’est déjà ça.
Les heures s’égrènent, les clients changent, il ne bouge pas. Puis la nuit tombe, non, ne pas partir, pas encore, la chaleur du bar seule arrive encore à repousser la solitude qui l’oppresse.
Ce soir, un évènement. Un groupe s’installe dans un coin du bistrot, et la voix éraillée par trop de cigarettes du chanteur emplit peu à peu la salle. Il se retourne sur son tabouret.
Ce soir, un p’tit gars à béret est venu lui parler d’une vie qui ressemble un peu à la sienne, mais avec des mots bien plus beaux. Des mots qui laissent la place à la lumière… Son ventre se noue. Sans qu’il comprenne pourquoi, le soulagement l’envahit. Cette nuit, un titi gouailleur lui a rendu la foi.
Les heures s’égrènent, les clients changent, il ne bouge pas. Puis la nuit tombe, non, ne pas partir, pas encore, la chaleur du bar seule arrive encore à repousser la solitude qui l’oppresse.
Ce soir, un évènement. Un groupe s’installe dans un coin du bistrot, et la voix éraillée par trop de cigarettes du chanteur emplit peu à peu la salle. Il se retourne sur son tabouret.
Ce soir, un p’tit gars à béret est venu lui parler d’une vie qui ressemble un peu à la sienne, mais avec des mots bien plus beaux. Des mots qui laissent la place à la lumière… Son ventre se noue. Sans qu’il comprenne pourquoi, le soulagement l’envahit. Cette nuit, un titi gouailleur lui a rendu la foi.
1 commentaire:
Je trouve tes textes sublimes
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