lundi 22 décembre 2008

T'es comme

T'es comme la cerise sur un gâteau
Qui me fait saliver
T'es comme une surprise
Que je n'osais plus espérer
T'es comme ce bonheur
Qui est tant redouté
Dont je ne sais s'il va me détruire
Ou s'il va m'emporter

Ce qu'il y a c'est que j'ai peur
D'être chavirée
Sans que dans ton cœur
Mon nom ne soit gravé
Alors laisse-moi juste
Deviner tes pensées
Pour quelques minutes
Que soit dévoilé
Ce que tu peux me promettre
A quoi je peux rêver
Pour qu'au prochain tête-à-tête
Je puisse me laisser aller

T'es comme la cerise sur un gâteau
Qui me fait saliver
T'es comme une surprise
Que je n'osais plus espérer
T'es comme ce bonheur
Qui est tant redouté
Dont je ne sais s'il va me détruire
Ou s'il va m'emporter

Et si mon sentiment
N'est pas partagé
Je te prie simplement
De me le signaler
Ne me laisse pas dans ce tourment
Où mon cœur emballé
Ne verra pas que tu mens
Et se fera piéger
Et qu'il ne sera trop tard
Pour me protéger
De cette vague d'espoir
Qui vient tout retourner

T'es comme la cerise sur un gâteau
Qui me fait saliver
T'es comme une surprise
Que je n'osais plus espérer
T'es comme ce bonheur
Qui est tant redouté
Dont je ne sais s'il va me détruire
Ou s'il va m'emporter

samedi 6 décembre 2008

Suite du Gala (Impromptu)

Pour la première partie de l'histoire, voir


Aujourd’hui, Hugo Meyer est mort.

L’inspecteur Kooning se renversa sur son fauteuil et prit une grande bouffée de sa pipe.
Il repensait au corps du milliardaire flottant dans la piscine, à la poésie du rouge s’éparpillant à travers le chlore bleu… La poésie… Quel drôle de terme à employer pour un meurtre… Pourquoi l’avait-on assassiné le soir même du grand gala annuel de charité organisé par les De Graef ?
Il repensait à cette petite nénette aussi… Son nom… Suzanne quelque chose… Un bien joli petit lot tiens ! Dommage qu’elle ait eu l’air si nerveuse lors de l’interrogatoire… Il faudrait la faire revenir et lui tirer les vers du nez, elle devait savoir quelque chose… Mais quoi ?
L’inspecteur avait la désagréable sensation de passer à côté d’un indice capital. Comme si quelque chose au cours de cette soirée s’était imprimé dans son esprit sans qu’il s’en rende compte…
Hugo Meyer était mort… Kooning grimaça à la pensée que, dès demain matin, son téléphone n’allait pas cesser de sonner, que la presse allait le harceler continuellement et que son supérieur allait être prêt à lui tomber sur le poil à la moindre occasion tant qu’il n’aurait pas résolu l’affaire…
Il avait entrepris de relire les dépositions une par une quand un craquement sonore dans son dos le fit se retourner brusquement.

jeudi 13 novembre 2008

Suspendue


Dans les airs je suis
Suspendue
Hors du temps
Arrachée
J'attends
Que mes ailes poussent
De m'envoler

Sans un souffle je suis
Repliée
Les yeux fermés
Comme pétrifiée
J'attends
Qu'un autre jour vienne
M'emmène

Les sens engourdis je suis
Prostrée
Le coeur serrée
Anihilée
Je t'attends
Sans que tu viennes
Infiniment

mercredi 22 octobre 2008

Verbes

Plonger
Toujours plus bas
Y laisser son souffle
Croire en vain
Puis abandonner
Fermer les yeux
Ne plus rien attendre
Crier sa rage
S'époumoner
Pleurer
Sortir tout ça
Vomir son désespoir
S'en étouffer
Ecrire
Jeter des mots au vent
Les laisser s'envoler
Ne rien en récolter

jeudi 25 septembre 2008

Spread my World


De bouche à oreille je dois te murmurer
Sept merveilles parmi les miennes, que j'aime à consulter
Plume Vive, Impromptue qui m'est chère
C'est toi qui me l'as demandé
Avec le sourire je vais m'exécuter

Il y a Jabb75, poète en dessiné
Qui de son humour noir et désabusé
Nous fait partager le quotidien de ses journées
Il y a Navo dont je ne sais
Si je préfère les cases ou les pensées
Il y a ma Violet, ma soeur depuis des années
Trop de choses à dire il vaut mieux passer
Il y a ce poète qui m'a fait l'honneur d'échanger
Et que je rêve d'égaler
Il y a lui, humour et réflexion mélangés
Mon premier réflexe de la matinée
Et enfin il y a moi parce que je ne savais trop comment terminer
Et ça me fait un peu de publicité !

Maintenant je dois vous avouer
Il me reste encore des choses à dire
A replonger dans mon passé
A songer à mon avenir
Maître Yoda m'y a poussée
Il est temps de dévoiler
Qu'il y a dix ans j'en avais 11 et je rentrais en 5ème
A cause de mauvais voisins je m'apprêtais à déménager
Quitter la maison de mon enfance, et regretter
On m'appelait cochon rose (ne ris pas, je crois qu'un Fushichô ne sait pas voler)
Par la grâce d'une mère qui ne savait pas m'habiller
Je devenais mère à mon tour
D'un bébé de papier
C'est à cette époque qu'il a vu le jour
Ne cessant plus jamais de me hanter

Examinons maintenant
La liste de ma journée
Cinq choses à faire oui sûrement
Un petit exposé :
- appeler un musée, négocier un sujet
- avoir cours en fin de soirée
- maudire Fushi sur six générations, plein de wombats traumatisés
- mettre une pipette au chat, le vermifuger
- plier mon linge et le repasser

Cette fois-ci on en vient à mon dernier sujet
Qui pourra dire dans dix ans qui je serai
J'en aurai 31, peut-être mariée
Des enfants, directrice de musée
Pour sûre plus âgée, peut-être moins de regrets
J'aurai visité le Pérou, les Etats-Unis, aurai voyagé
Posé mes valises dans un coin de France un peu plus apaisée.

L'exercice fut difficile
Je ne veux pas vous le cacher
Mais ceci est un blog poétique
Faut pas déconner !

lundi 15 septembre 2008

Une dernière lettre

Mon ange, mon amour, mon oiseau de Paradis,

Je te demande pardon. Je te demande pardon pour toutes ces années de bonheur volé, de mensonge à moitié dévoilé, de silence que tu as tenté de combler. J’ai voulu y croire, j’ai voulu espérer, j’ai voulu vivre et m’accrocher à ta peau, à ton corps, à ton cœur qui battait si fort, qui battait pour moi. Je ne compte plus les innombrables soirs où tu me serrais fort contre ta poitrine, cherchant à faire taire mes angoisses au son de douces berceuses que tu me susurrais à l’oreille. Je ferme les yeux au souvenir de ces tendres nuits où tu me faisais l’amour, où je me laissais faire, pensant que tu serais assez forte pour nous deux, assez aimante pour nous deux, assez vivante pour nous deux.
Je me suis giflé, encore et encore, au détour de mes pensées, pour te mériter, pour être à ta hauteur, pour que tes efforts ne soient pas vains. Je me suis poussé au cul, chaque matin au réveil, priant pour que ton sourire ne s’efface pas à ma vue, pour que le mien te semble sincère.

J’ai vécu comme un fantôme toutes ces années, ne respirant que par ton souffle, te suivant comme ton ombre parce que je t’aimais trop pour te laisser. Oui, je t’aimais mon ange, je t’ai aimée, autant que j’ai pu, aussi fort que j’ai su, mais ça n’a pas suffi. Il aurait fallu que je sois un autre, que je sois quelqu’un, que je sois un de ces hommes forts et virils qu’on voit à la télé dans les films américains. Tu riais toujours en me disant que tu n’avais pas besoin d’un homme comme ça, que je te suffisais, moi, et tu mordais mes lèvres pour m’empêcher de protester.
Pardonne-moi les quelques larmes qui rendront sans doute ta lecture plus difficile, mais tu n’es pas là pour essuyer mes yeux et aujourd’hui je n’ai plus le courage de ne pas faire pleurer les tiens.
Je m’en vais dans une ultime lâcheté, je n’ai pas le courage de partir, je n’ai plus la force de rester, alors ce soir je meurs. C’est tout ce que j’ai trouvé pour que tu ne me suives pas, pour que tu ne me retiennes pas. Ce soir je te libère de moi, tu mérites un homme vivant, pas un zombie comme moi pour lequel tu auras gâché tant d’énergie.

C’est ma preuve d’amour, aujourd’hui j’ouvre la cage, envole-toi, je ne suis déjà plus là.

Adieu, mon amour, c’est mieux comme ça…

Louis

mercredi 3 septembre 2008

Tournesols (depuis les Impromptus)

Elle avait apporté des fleurs de tournesol
Pour faire dans ma vie un grand soleil
Pour chasser l’eau de mon ciel
Elle avait apporté des fleurs de tournesol

Elle avait apporté un bouquet de roses
Dont elle avait enlevé les épines
Pour que l’amour m’illumine
Elle avait apporté un bouquet de roses

Elle avait apporté une branche de lilas
Pour adoucir mon monde
Qu’un simple bonheur m’inonde
Elle avait apporté une branche de lilas

Elle avait fait un tapis de violettes
Pour éclairer mon chemin
Pour apaiser mon chagrin
Elle avait fait un tapis de violettes.

mercredi 27 août 2008

La théorie du coq à l'âne

Ils étaient attablés devant un bon café chaud. Une journée passée à visiter des appartements, à courir d’un bout à l’autre de la ville sous un ciel gris et frileux, s’était avéré épuisant. Du moins pour lui. Parce qu’elle, comme toujours, se montrait enjouée et volubile.
— Il est mignon ce bistrot. J’aime bien la déco… Oh, tiens, en parlant de bar, il faut absolument que je te raconte. L’autre jour je suis allée dans un bar, tu aurais adoré. J’étais avec… Avec qui déjà ? Ah oui, avec Jeanne. Oh, Jeanne, tiens, il faut que je te raconte d’abord !
Il eut un sourire. C’était parti. Elle entamait une anecdote, poursuivait sur une autre, et de fil en aiguille, il finissait avec une migraine de tous les diables mais jamais la conclusion d’une seule histoire. Il l’observait s’agiter en face de lui et songea que, malgré tout, c’était pour ça qu’il l’aimait. Il avait beau râler parfois, la supplier de se taire un instant, il admirait sa capacité à s’émerveiller de tout et à communiquer une joie simple et un enthousiasme débordant au reste du monde. Il dissimula son sourire derrière sa tasse, ne voulant pas couper le récit.
— Et c’est incroyable, parce qu’à ce moment-là, il a pris…
Très mignon, ce petit froncement de nez qu’elle avait quand elle s’animait. Il regardait ses mains virevolter autour de son visage, ponctuant chaque mot, et en profita pour en agripper une qu’il embrassa tendrement. Sa petite puce.
— Et alors, dans ce bar ?
Elle lui lança une oeillade désemparée.
— Quel bar, mon cœur ?
Le sourire triomphant, il lui rangea une mèche folle derrière l’oreille.
Elle s’interrompit et lui sourit. Prit une gorgée de son café… il devait être froid, mais elle ne fit aucune remarque. Il lui rendit sa main et elle reprit le fil de son histoire. Ou était-ce une autre ? Il prit son temps pour vider une troisième tasse, elle lui parlait de son neveu. Puis le débit ralentit et cessa enfin. Il la regarda d’un air malicieux.
— Et si on rentrait, maintenant ?

vendredi 8 août 2008

Apocalypse/Renaissance

Je suis rage et colère
Je suis orage et éclairs
Je suis tempête
Je viens tout chavirer

Je suis tonnerre
Je suis déluge
Je suis Enfer
Pas de refuge

Je suis la fin
Un monde qui s'écroule
Je ne laisse rien
Quand je déboule

...

Je suis un vent de silence
Une terre marquée par la souffrance
Je suis une accalmie enfin
Après le chaos le soleil revient.

jeudi 31 juillet 2008

Under the Joshua Tree (Yucca Brevifolia)

J’irai là où les rues ne portent pas de nom
Changer d’air, respirer
Peut-être y trouverai-je ce que je n’ai toujours pas trouvé
Et que je cherchais

Avec ou sans toi, je repartirai
Courant plus vite que le vent
Comme une balle dans le ciel bleu
Courant pour ne pas bouger

Pour m’apaiser
Calmer la crise
Sous le Yucca, l’arbre de Joshua
En haut de la colline rouge
Où gisent les restes d’une cité minière
Qui en guise d’or ne connaissait que l’argile
Je me sentirai
Dans cette terre désolée
Comme au pays de Dieu
Et là je t’oublierai
Et mes voyages à travers tes fils
Les nœuds de ta complexité
Où je m’égarais
Seule sous mon arbre
Le seul de la colline

Mes larmes trouveront enfin la sortie
Rejoignant le flot de celles
Des mères des disparus
Qu’on ne reverra jamais.

L'excellent album de U2 à écouter en bas de la page.

mardi 29 juillet 2008

Requiem for us

Another bad day in my life
Another strange day in my life
I’m in trouble
Where have you been
All those sad days
I was crying
I was scared
When I was dead

And I’m waking up
And I’m standing up
I’m just cracking up

Don’t take me down
You’ve already done
When you have gone
And left me alone

And I’m waking up
And I’m standing up
I’m just cracking up

Think about it
I don’t need you anymore
When I’m crying
Let my tears flow
I’m killing you
Weeping down.

jeudi 24 juillet 2008

L'Aventure mystique - Episode III

« Qui… Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous m’avez fait ??? »
Nora posa une main sur son épaule pour le calmer. Quand il croisa son regard, il tomba au sol, en larmes.
« Julia… Julia… Tu… Je rêve encore, n’est-ce pas ? Tu es morte ! »
On se regardait sans comprendre. Anya qui a des pouvoirs magiques, un gamin qui prend Nora pour une morte, ça faisait beaucoup pour de simples vacances d’été. Quand il fut calmé, il nous apprit qu’il s’appelait Van, qu’un homme étrange avec une capuche l’avait amené ici, et que Nora ressemblait étrangement à sa sœur décédée.
Kenji se releva.
« Bon, si on bougeait de là maintenant ? Il faut qu’on trouve comment rentrer chez nous. »
Mais le temps qu’on se relève, Van hurlait déjà : « Derrière toi, attention, elles arrivent ! »


**

Un arbre mourant. Ses immenses racines noires se soulevaient du sol et s’entremêlaient, formant un trône torturé où le Maître était assis. Entre ses mains gantées, il tenait un miroir, dans lequel il se regardait. Sous la capuche, il n’avait plus un poil, ni cheveux, ni cils, ni sourcils, et sa peau faisait comme un vieux parchemin, ou de la porcelaine fêlée. Il n’y avait que sa bouche qui semblait encore jeune. Un chuintement l’avertit de l’arrivée de son hôte, et il s’empressa de recouvrir son visage. Les branches de l’arbre traînaient dans leur sillage Kenji, inconscient, et, enserrant ses bras et ses jambes, l’immobilisèrent contre le tronc.
Le Maître l’observa reprendre peu à peu ses esprits. Une racine le souleva à hauteur du jeune homme.
« Tu es beau. C’est bien.
- Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?
- Ne te débats pas. Tu risques de te blesser. Laisse-moi plutôt te conter mon histoire.
De nos jours, on me connaît sous le nom du Maître des Ténèbres, le Mal incarné qui détruit toute joie sur son passage. Il y eut une époque, on m’appelait Raziel, et j’étais un Ange. Le plus beau de tous, envié et adoré autant pour mon physique que pour mon esprit. Nous sommes ici dans l’ancienne cité des Anges, et ce magnifique arbre dont les branches t’enlacent amoureusement, c’est l’Arbre de la Connaissance. Enfin c’était. Car vois-tu, il ne reste plus de fruits, ce n’est plus qu’un vieux tronc moribond. Il m’en fallait plus, toujours plus, je les voulais tous ses fruits, je voulais pouvoir contrôler tous les temps ! Mais les Anges n’ont pas accepté, et ils m’ont envoyé Celestia pour m’arrêter. J’ai vu la femme que j’aimais se retourner contre moi. Et nous avons combattu des jours et des nuits, à nous entretuer, à détruire notre monde. Ces ruines sont tout ce qu’il en reste.
- Où sont les autres Anges ?
- Morts, tous morts. Sans la Connaissance, ils se asséchés, et ont tous fini par dépérir. Mais moi, j’avais ingéré assez de fruits pour survivre jusqu’ici, et j’ai besoin de toi maintenant.
- Pour quoi faire ?
- Tu seras mon successeur. Mon corps est usé, je sens mes forces m’abandonner, je dois me fondre en toi.
- Vous fondre en moi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Et pourquoi moi ?
- A vrai dire, tu n’es pas mon premier choix. J’avais choisi cet enfant, Van, un orphelin, il ne manquera à personne, un combattant. Mais Celestia en a décidé autrement…


**

Nous n’avions pas eu le temps de réagir quand des branches avaient enlevé Kenji. Rien de ce qui se passait ici n’était normal, et je m’étais mise à pleurer. Il fallait le retrouver, il fallait le délivrer, il fallait partir. Nora tentait de me calmer sous le regard ardent de Van, et Anya… Anya ne pleurait pas. C’était Kenji, SON Kenji qui avait disparu, que lui arrivait-il ?
Je m’approchais d’elle.
« Anya ? Est-ce que ça va ? Tu es sous le choc ?
- Chut… Elle me parle…
- Mais… qui ça ?
- C’est un Ange… Elle me parle, dans ma tête… »
Van tira le bras de Nora, alarmé.
« Ma sœur entendait des voix aussi, c’est ce qui l’a tuée… Ton amie est folle… Il faut l’emmener, il faut qu’elle se soigne… »
Anya se retourna brusquement vers lui. Elle était entourée d’une aura verte, et ses longs cheveux flottaient dans son dos. Une autre voix s’exprimait par sa bouche :
« Ils s’aiment et ils se détruiront. Ils s’aiment et ils se détruiront. Pardonnez-moi mes enfants, d’avoir emprunté le corps de votre amie. Je dois arrêter Raziel, je dois arrêter tout ça, ce monde est déjà mort, l’avenir est aux Humains, je ne dois pas le laisser les anéantir comme il nous a anéantis. Rentrez chez vous, rentrez chez vous. »
Et avant que nous ayons pu faire quoi que ce soit, nous nous sentîmes projetés dans une autre dimension.


**

Kenji brillait d’une aura noire. Il n’était déjà plus lui, le Mal infusait tout son être. Il se dirigeait vers le Précipice, portail mystique vers la Terre. Il allait soumettre un monde à sa volonté, enfin, et personne ne saurait l’arrêter. Alors qu’il allait sauter, une main le retint. Anya. Elle était belle, Celestia avait eu raison de la choisir. Il n’avait jamais su comment elle avait survécu jusqu’à aujourd’hui. Elle était belle. Il se rappelait à quel point il l’avait aimée. Il se rappelait le combat, tout ce qu’elle avait arraché de son âme avec son amour brûlant. Une dernière fois, une toute dernière fois, il pouvait… Il sentait le désir de Kenji pour la jeune femme, qui répondait à sa passion pour Celestia. Au moment où il prenait son visage entre ses mains pour l’embrasser, elle murmura.
« Ils s’aiment, et ils se détruiront. »
Et ce fut la fin.


**

Il nous avait fallu deux semaines de négociations pour convaincre nos parents. Nora et moi pouvions partir camper toutes les deux, à condition d’emmener son frère, Van, de quelques années plus jeune que nous. Depuis que nous étions enfants, Van nous accompagnait dans toutes nos pérégrinations, et qu’il vienne cette fois encore ne nous posait aucun problème. Nous avions choisi comme destination le cratère de Kemen Aer. Nora avait lu dans un bouquin de mythologie que c’était un site mystique, et nous voulions voir ça.
Après une demi-journée de marche, nous étions enfin arrivés. Un lac, de la verdure à perte de vue, nous nous étions empressés de planter la tente et d’aller observer ce vieux cratère. Il s’était avéré peu intéressant, en tout cas bien moins que le lac. Moi qui n’aimais pas l’aventure, ça me convenait parfaitement. Des amis, du soleil, du camping, du farniente : c’est ainsi que l’été devient ma saison préférée.

Et voici la fin de ma saga recréée pour les Impromptus. Suite à quelques demandes, un blog va être ouvert spécialement dédié à l'univers de l'Aventure Mystique, avec l'histoire complète et pas mal de petits bonus. J'espère que vous me suivrez !

Partie 1 - Partie 2

lundi 14 juillet 2008

L'Aventure mystique - Episode II

… nous basculions dans un autre monde ! C’est comme si la terre désolée nous avait aspirée en elle. Nous atterrîmes – assez durement d’ailleurs – dans ce qui semblait être une cité antique en ruines. Anya se mit à pleurer
« On est où là ? C’est quoi cette histoire, qu’est-ce qui s’est passé ? »
Kenji la prit dans ses bras pour la calmer, tandis que Nora, toujours réfléchie, sortait son portable de son sac.
« Bon, pas de réseau, va falloir se débrouiller seuls… Allons voir si on trouve du monde. » Mais l’écho seul nous renvoyait nos appels. Je me pris à observer les alentours. L’endroit était magnifique. Les herbes hautes et le lierre se mêlaient à la pierre, si blanche que le reflet du soleil la rendait presque aveuglante. Visiblement, la cité avait été d’une taille considérable, et l’exploration risquait de nous prendre du temps. Nous décidâmes qu’une pause casse-croûte s’imposait.


**

Van était pris dans un rêve. Il entendait sa sœur l’appeler, mais ne parvenait pas à la rejoindre. L’obscurité se faisait de plus en plus dense autour de lui, et plus il courait plus la lumière diminuer. Une voix résonnait dans sa tête.
« Elle est morte, tu le sais. Par ta faute. C’était trop dur pour elle de s’occuper de toi…
— Mais je n’étais qu’un enfant !
— Tu ne voulais pas être séparé d’elle. Tu t’accrochais à ses jupes en pleurant. Tu l’as poussée au bord du rouleau…
— Je n’avais qu’elle au monde !
— Et elle était seule, seule à s’occuper de toi, elle s’est tuée à la tâche…
— C’est faux ! Elle… elle entendait des voix dans sa tête, ce sont les voix qui l’ont tuée, ce sont les voix… »
Il se mit à courir de plus en plus vite. Il ne voulait pas mourir, lui, oh non, il ne voulait pas écouter la voix… Les Ombres se dressèrent devant lui, et il poussa un long cri de terreur…


**

Anya fut la première à l’apercevoir. Une lueur d’un vert flamboyant, au loin. Elle se mit à courir dans sa direction.
« Hé ho, hé !!!! Attendez !!! »
Après un certain temps de réaction, Kenji s’élança sur ses talons en nous criant de ne pas bouger. Il la retrouva immobile, face à une sphère brillante, comme hypnotisée.
« Anya, qu’est-ce que… ? Non, ne fais pas ça ! Anya, non, ne touche pas ce… »
Mais il était trop tard. Au contact de ses mains, la lumière s’était faite plus forte, irradiant tout alentour. Kenji avait poussé un grand cri, puis tout était redevenu normal. Anya avait réapparu.
« La boule s’est désintégrée, dit-elle d’un ton abasourdi. Quand je l’ai touchée. Et regarde ! »
Dans la paume de sa main était gravé un triangle vert.


**

Le Maître souriait en regardant Van gigoter sur le sol. Sa main gantée de velours effectuait d’étranges circonvolutions dans l’air. Il se dirigea vers une grande vasque à moitié dissimulée sous le lierre. La dégageant légèrement, un simple mouvement de sa part y fit apparaître un étrange liquide miroitant. On pouvait y voir Anya saisissant à pleines mains l’Orbe de Lumière, tandis que Kenji hurlait derrière elle.
« Tu me forces à modifier mes plans, Cel… Mais soit ! A mon tour de jouer… »
Il se retourna vers le jeune homme couché au sol, dont les grimaces de terreur déformaient le visage. Il lui caressa les cheveux.
« Que vais-je donc faire de toi, maintenant ? »
Une Ombre l’avait saisi par le pied, le faisant chuter. Il hurlait, s’époumonait pour appeler à l’aide, mais personne ne venait. De longues lianes lui enserraient maintenant les bras et les jambes, et menaçaient de l’étouffer. Il se mit à pleurer.
« Par pitié, Julia, revient, sauve-moi, ne me laisse pas… »
Les Ombres déversaient sur lui une matière noire étincelante, et il sentait son âme brûler de plus en plus douloureusement.

Il n’avait pas le temps d’y réfléchir maintenant. Trop de choses à faire, et tellement peu de temps. Il s’éloigna rapidement.


**

Kenji et Anya étaient revenus une dizaine de minutes plus tard, pâles et l’air affolé. L’histoire qu’ils nous avaient contée était totalement décousue, mais quand Anya avait montré sa main, j’avais sursauté.
« Est-ce que ça te fait mal ?
— Non non, ça brûle légèrement, mais c’est une bonne chaleur. Comme si… En fait, je me sens comme protégée par quelque chose. »
Nora fouillait frénétiquement dans son sac. Avec un cri triomphal, elle brandit un gros bouquin écorné par des années de lecture et de relecture. Sur la couverture, on pouvait lire Genèse de notre monde – Mythes et Légendes. Elle tourna rapidement les pages, elle le connaissait par cœur. On allait encore avoir droit à un cours sur les légendes.
« Tu crois que c’est le moment de bouquiner ?
— Tais-toi donc une minute, me répondit-elle d’un air exaspéré, et écoute.
» En plein milieu du combat, une déflagration d’une puissance folle se fit entendre. Il y eut une lumière aveuglante, puis plus rien. Les Anges combattants, Celestia et Raziel, avaient disparu. Mais dans l’Arbre, deux nouveaux fruits étaient apparus, l’un noir, l’autre vert, tous deux brillants d’une lueur intense. Mais les Anges n’eurent pas le temps de s’en préoccuper : déjà, la terre tremblait… »
Elle referma le livre, le rangea soigneusement dans son sac, et se tourna vers nous.
« Et si nous étions chez les Anges ? Dans leur cité détruite ? Si le cratère était un portail ? Anya, peut-être que la sphère que tu as trouvé était une Orbe ? »
Anya n’eut pas le temps de répondre. Un long hurlement se fit entendre, et nous nous précipitâmes tous vers lui.
Un jeune garçon d’une quinzaine d’années était couché au sol et se tordait dans tous les sens en criant. Nora s’agenouilla près de lui et tenta de le réveiller, mais rien n’y fit. Anya s’approcha alors, dans un état second. Elle me repoussa, et saisit le visage en sueur entre ses mains. Une lueur verte apparut une fois encore, enfla puis disparut.
Les yeux écarquillés, il nous regardait en haletant.

Partie 1 - Partie 3

mercredi 9 juillet 2008

L'Aventure mystique - Episode I

Note : ceci est une adaptation en 6 pages (deux par épisode) pour les Impromptus Littéraires d'une histoire qui en fait au moins 38, l'oeuvre de toute ma vie, que je ne finirai peut-être jamais...

La semaine venait de se terminer par une idée lumineuse : partir sur les traces d’une légende ! Après des jours entiers à se tortiller pour savoir ce qu’on allait faire de notre été, c’est Nora qui nous avait proposé ce plan excitant. Avec sa petite tête de génie, elle nous avait exposé sa théorie :
« On dit qu’aux origines du monde, il y avait des Anges, vivant en harmonie dans un jardin de lumière. Un jour, deux anges se sont opposés, il y eut un terrible combat, puis une gigantesque explosion. Le jardin a disparu à ce moment-là, cédant la place à notre monde, et les pouvoirs des anges se sont cristallisés dans des sphères de lumière, appelées les Orbes. »
Anya et moi, on ricanait bêtement, parce qu’à la moitié du discours, Kenji avait fermé les yeux et avait commencé à pousser des ronflements sonores. Bien sûr, Nora s’en était rendu compte, et il avait fallu la supplier à genoux pour savoir en quoi ça concernait nos vacances.
« Le cratère de Kemen Aer, au Nord-Ouest. On raconte que c’est le résultat de la bataille, c’est là qu’aurait eu lieu l’affrontement. J’ai envie de voir ça, si on allait y camper quelques jours ? »
Je me rappelais avoir été en vacances, enfant, à quelques kilomètres de là. C’était en pleine nature, au beau milieu de collines verdoyantes, et, d’après mes souvenirs, il y avait même un lac, pas très loin. L’endroit rêvé pour des vacances.

Il nous avait fallu encore une semaine pour convaincre nos parents. Nous étions justes majeurs, mais nous nous connaissions depuis l’enfance, et puis ça n’était pas si loin, et nous avions les portables, et Kenji pour nous protéger en cas d’attaques de bêtes sauvages… Enfin nous nous étions mis en route, sacs sur le dos, quantité de provisions, une randonnée qui nous prendrait une bonne demi-journée.

Au bout de deux heures de route, je m’étais assise, épuisée. Je n’aimais pas tellement marcher, puis je m’ennuyais. Comme toujours, Nora était perdue dans ses pensées, et Kenji et Anya chahutaient gentiment. Depuis nos 5 ans, ces deux-là étaient amoureux, mais jamais il ne s’était rien passé, et ça me rendait folle. On me regardait d’un air agacé :
« Allez, Léna, bouge ! Si tu t’arrêtes tout le temps, on est pas arrivés, bon sang ! »
Il avait fallu me tirer, me pousser, mais j’étais repartie. En avant pour ce foutu cratère !


**

Van avait réussi à se réfugier dans une grotte. Fermant les yeux, le garçon se mit à pleurer. Il avait froid, il avait faim, il était recouvert de sang. Orphelin, sa sœur s’était suicidée quelques années auparavant, et il s’était enfui pour échapper aux foyers. Des hommes sans scrupules l’avaient alors engagé, et il était parti, à 14 ans, pour le front. D’abord à la tambouille, les effectifs s’étaient retrouvés si rapidement décimés qu’on lui avait fourni un gantelet à griffes et envoyé au corps à corps. Mais les Ombres étaient des créatures terribles, et cette fois, il avait cru ne pas en réchapper. Elles l’avaient encerclé, il s’était senti comme aspiré par leur pouvoir. Paniqué, il avait planté son arme partout où il avait pu, avant de venir se cacher.
La nuit tombait maintenant, personne ne songerait à le chercher, enfin son cauchemar était fini.
Au matin, un homme encapuchonné se tenait devant lui. Van eut un mouvement de recul et chercha son arme du regard, peu rassuré.
« Viens avec moi, lui dit l’étranger. Suis-moi, il y a tant à faire. »
Tout s’embrouillait dans sa tête. Il aurait voulu refuser, s’éloigner, poser des questions, mais…
Quelque chose chez cet homme l’en empêchait, quelque chose qui n’avait rien de naturel, et qui lui faisait peur.
Malgré lui, il se leva.


**

On arrivait enfin ! Je n’en pouvais plus, le soleil me tapait sur la tête, pourquoi est-ce qu’on n’avait pas décidé d’aller passer l’été à la plage ?
Puis il avait fallu monter le campement, et notre tente s’était écroulée un nombre incalculable de fois.
« Allez, j’en ai marre, c’est l’heure d’aller se baigner !!! »
On avait trotté jusqu’au lac, revigorés à la pensée de batifoler dans l’eau. Kenji portait Anya sur son dos.
L’eau était fraîche, on avait nagé longtemps. Puis Nora avait déclaré avec sérieux :
« Il est temps d’aller voir ce cratère. »

Kemen Aer était vraiment un endroit étrange. Le paysage était verdoyant, abondant, plein de vie puis, sur un périmètre de 15 kilomètres, il y avait ce trou immense, terre désolée où aucune plante ne poussait, où aucun animal ne s’aventurait jamais. Je n’eus pas le temps de me rendre compte que nous y avions posé un pied que…


**

L’homme avait entraîné Van dans les ruines d’une antique cité. Jamais il ne quittait son long manteau dont la capuche ne laissait voir qu’un sourire aussi froid que la glace, et jamais il ne quittait non plus ses longs gants de velours.
Ils marchaient en silence depuis des heures maintenant quand Van retrouva la parole.
« Qui êtes-vous ? Où allons-nous ? Comment est-ce que vous avez fait… ça ?
— Qu’est-ce que j’ai fait, selon toi ?
— Vous m’avez forcé à vous suivre, je ne sais pas comment, de l’hypnose ou… »
L’inconnu éclata d’un rire sans joie.
« Ne veux-tu pas apprendre les secrets du monde ? Ne veux-tu pas posséder le pouvoir de faire cesser la guerre ?
— Je ne comprends pas…
— Je peux t’offrir tout ça. »
Le brouillard revenait dans la tête de Van, tout se faisait flou, quelque chose lui échappait, comme un souvenir très ancien qui…
Malgré lui, il s’allongea sur le sol, parmi les pierres, et s’endormit d’un sommeil de plomb.

Partie 2 - Partie 3

samedi 5 juillet 2008

Tout le mal que tu me fais

C’est quand je vois l’orage dans tes yeux noirs
Quand tu cries et que je voudrais me cacher
Quand tu me traites comme la petite fille que j’ai été
Sans voir qui je suis devenue
Quand tu me blesses par des mots mal placés
Oh papa, je voudrais que tu saches
Tout le mal que tu me fais

C’est quand tu disposes de mon temps
De ma personne et de mon âme
Comme si je t'appartenais
Quand tu piétines mon orgueil, que tu me manipules
Par égoïsme, comme si j’étais ton jouet
Oh ma sœur, je voudrais que tu saches
Tout le mal que tu me fais

C’est quand tu pars si brusquement
Que tu me laisses sans toi, et sans comprendre
Quand tu reviens en coup de vent
Sans que je ne puisse rien y faire
Quand tu respires alors que j’expire
De ne plus être avec toi
Mon amour, je voudrais que tu saches
Tout le mal que tu me fais

Tant de peine, de larmes et de rancœurs
Que je tais à jamais
J’en crève de mes silences
De mes rages non prononcées
Et vos coups de couteaux ne seront jamais pires
Que les tortures que je m’inflige
A ne pas vous parler
Tout le mal que je me fais

dimanche 29 juin 2008

Tes silences et tes soupirs

Je me sens bien dans tes silences
Je me sens bien dans tes soupirs
Face à toi je suis sans défense
Et cette pensée me fait sourire
Quand je vois dans tes yeux
Ta douceur, ton velours
Je m’étonne un peu
Que ta main ne me parcoure
Et je me prends à rêver
Que tu es à mes côtés
Et je guette malgré moi
Le contact de tes bras
Tu es la bulle d’espoir
Qui me tient éveillée, tard le soir
J’attends le moment où mon rêve
Fleurira à tes lèvres

mercredi 4 juin 2008

Le gala

La pièce était calme, trop calme, pour engager une conversation ou développer une pensée. Ce silence rendait Suzanne nerveuse, et elle jetait des regards éperdus aux quatre coins de la salle en tirant frénétiquement sur son fume-cigarette.
Ce soir, celui du grand gala annuel de charité organisé par les De Graef, la mort avait frappé.

La réception se déroulait agréablement, et Suzanne, lassée de toutes ces simagrées, se laissait doucement bercer par la mélodie composée du brouhaha des conversations et le tintement des verres.
Tout avait basculé quand les trois coups de feu avaient retenti, en provenance du jardin. Le silence s’était alors brutalement fait dans la pièce, tandis que certains partaient en courant en direction de l’arrière de la maison.
On avait trouvé Hugo Meyer gisant, face retounée, dans la piscine, son sang teintant déjà l’eau chlorée d’un rouge de plus en plus sombre.
L’agent de sécurité à l’entrée de la propriété avait appelé la police, et les invités étaient maintenant confinés dans la bibliothèque, attendant l’inspecteur.

Appuyée au marbre de la cheminée, Suzanne savait. Elle savait que le meurtrier se cachait là, parmi tous ces riches héritiers, ces gens de la haute. Derrière les airs abasourdis et les regards creux, il y avait un assassin.
L’inspecteur pénétra dans la pièce, accompagné de quelques policiers. Suzanne sursauta comme les autres quand la porte claqua derrière eux, rompant le calme apparent qui régnait dans la pièce.

Faire sourire le Général

Pour se moquer de mon père, ma mère l’appelait “général”. Il avait reçu une éducation militaire étant enfant, de laquelle il avait gardé une certaine rigidité. Alors maman nous faisait mettre au garde-à-vous, et nous trottions autour de lui en cadence, ce qui le faisait rire aux éclats.

Quand j’ai eu 12 ans, maman est morte, et papa a cessé de rire. Il est devenu absent de ma vie, absent de sa vie, un fantôme sans couleur.

Ca fait quinze ans maintenant. Aujourd’hui, j’ai quelque chose à lui annoncer. La famille va s’agrandir. J’ai le fol espoir que cette nouvelle fera au moins sourire le général.

(thème des Impromptus Littéraires)

lundi 2 juin 2008

Comme des rois

Pour Nina

Tu m'as dit
"Tu verras
Toi et moi ça sera bien
On sera
Des rois, des héros, des pachas
Je t'offrirai
Le resto, le chinois, l'italien
Des bijoux, des fleurs, des chocolats
Avec moi
Tu auras tout ce que tu souhaiteras
Je te décrocherai la lune, les étoiles, le soleil pourquoi pas"

Je t'ai dit
"Tu verras
Toi et moi ça sera bien
Tu seras
Mon roi, mon héros, mon pacha
Je te préparerai
Un gâteau avec moi dedans
On fêtera
Noël, le Jour de l'An
Pâques et ton anniversaire
Tout ça en même temps"

Et je t'ai suivi
Et nous sommes partis
La main dans la main
Les yeux dans les yeux
Comme deux amoureux
On a vécu
Sur tous les continents
On a été
Des rois, des héros, des pachas
Comme deux amoureux
Comme deux amoureux
Comme deux amoureux
Comme deux amoureux

jeudi 22 mai 2008

Regret

Regret
Ne pas dire tout ce qu'on voudrait
Partir sans se retourner
Se taire, ne plus jamais parler
Tenter en vain de t'oublier
S'en vouloir et pleurer

Regret
Comme un désir inachevé
Un souvenir un peu taché
Les larmes que tu n'as pas essuyées
Ces cris que je ne cesse d'étouffer
Le flottement d'un dernier baiser

Regret

dimanche 18 mai 2008

Décalage horaire

C’est quand ton corps fourbu s’étend sur le matelas
Que mon réveil sonne, c’est le matin
Et quand je rentre le soir, épuisée, harassée
Tu n’es pas là pour m’enlacer

Toi + moi
Ce n’est pas nous
Je suis ici, tu es là-bas
Ce monde est fou

Je n’ai qu’à fermer les yeux pour voir ton visage
Rien n’est plus douloureux que ce mirage
J’enfile ta chemise, me serre contre toi
Je te parle et te souris, mais tu ne réponds pas

Toi + moi
Ce n’est pas nous
Je suis ici, tu es là-bas
Ce monde est fou

Tant de distance me rend amère
Plus le temps passe, plus je m’y perds
Toi si loin, tu ne peux rien y faire
Effacerons-nous un jour ce décalage horaire ?


Ce texte a été écrit pour une consigne des Impromptus Littéraires. Je tiens à remercier Joye qui m'a fait l'honneur et l'agréable surprise de mettre mes mots en musique.

mercredi 7 mai 2008

Le dragon

La nuit où j’ai volé sur le dos du dragon, j’ai cru que je n’y survivrais pas. Au contact de sa peau froide et écaillée, je sentais sa magie envahir mon esprit. Je connaissais les dangers, j’avais entendu, plus jeune, des histoires sur ces hommes-dragons, ceux qui n’en étaient pas revenus, les sans-âme. Je n’y croyais pas. D’ailleurs, je ne croyais même pas aux dragons.
C’était avant. Avant de pénétrer dans le Jardin des Anciens, d’y découvrir ces étranges sculptures, ces statues monumentales. J’en avais escaladé une, juste comme ça, pour voir. C’est alors que... Je ne me rappelle plus... Tout se brouille, je sens que... Oui, elle m’avait parlé. Cette femme, magnifique. Elle était grande, si fine. Je la distinguais à peine, nimbée de lumière, mais je me rappelle encore la sensualité de ses cheveux blonds tombant en cascade sur ses épaules. Elle m’avait tendu la main, m’invitant à la suivre. Elle était si... Non, c’était lui. C’était le dragon, qui me parlait, qui brouillait mon esprit et emmêlait mes sens... Et il s’était envolé, m’obligeant à m’agripper pour ne pas tomber. Et j’en étais là.
Je ne sais plus où je voulais en venir... Ah oui, cette nuit-là donc. A vrai dire, je ne me rappelle plus de cette nuit-là. Je n’ai que des bribes de souvenirs, comme des grains de sable qui s’écoulent entre mes doigts sans que je puisse les retenir. Tout ce que je sais, c’est que je me suis éveillé le lendemain à 10 000 lieues de là, échoué sur un rivage désert.

— Tu racontes n’importe quoi, papy ! Ca existe pas les dragons !
— Ah oui ? Approche donc. Regarde mes yeux, regarde-les bien...


A lire : Les Aventuriers de la Mer et l'Assassin Royal, deux sagas de Robin Hobb (heroïc-fantasy)

mardi 29 avril 2008

Après l'amour...

Après l’amour, comme toujours
Je m’endors entre tes bras
Après l’amour, cette fois-là
Ma dernière nuit tout contre toi

Après l’amour le lendemain
Des adieux que je ne vois pas
Je remonte dans le train
Croyant à une prochaine fois

Si j’avais su ce jour-là
Que tu me laisserais comme ça
Que je me retrouverais seule sans toi
Si tu m’avais dit ces choses-là

Après l’amour, alors, je crois
Que je t’aurais aimé encore une fois
Que je t’aurais aimé mieux que cela
Et peut-être n’en serions nous pas là.

vendredi 25 avril 2008

J'aimerais devenir (sur une idée de Navie)

J’aimerais devenir
Une pin-up sur échasses
L’image même du plaisir
Une sacrée bombasse

Je voudrais être comme
Betty Boop en blonde
Une femme avec des formes
Une beauté gironde

J’aimerais me gainer
Dans un beau fourreau noir
La moindre de mes courbes moulée
Et exposée aux regards

Je voudrais afficher
Le même air d’assurance
Que ma plantureuse féminité
Les mette tous en transe

J’aimerais devenir une pin-up
Une qui fait la moue
Je m’y essaye à la minute :
Pou pou pidou !

(Comme indiqué dans le titre, ce texte me fut inspiré par Navie, artiste et blogueuse de talent)

lundi 14 avril 2008

Une tache de vin (Impromptus Littéraires)

J’ai une tache de vin bien marquée
Qui se dessine à mon décolleté
Comme une éclaboussure étrange
Qui remonte vers ma gorge

J’ai ce surprenant dessin
Qui va se perdre entre mes seins
Une tache d’encre qui aurait bavé
Le motif d’un tableau abstrait

Mais ce qui fait ma différence
Ce qui intrigue les gens
C’est que ma tache de naissance
C’est une tache de vin blanc

jeudi 10 avril 2008

Délices d'épices

Une pincée de cumin
Je me sens si bien

Une pincée de muscade
Nous partons en ballade

Une pincée de cannelle
Il me pousse des ailes

Une pincée de coriandre
Je me sens déjà fondre

Une pincée de safran
De toi je m’éprends

Une pincée de gingembre
Je t’offre mon coeur tendre

Une pincée de paprika
Serre-moi dans tes bras

Un délicieux curry
Me voilà dans ton lit

(ce texte est une alternative à celui posté pour ma participation au thème de la semaine des Impromptus Littéraires)

vendredi 4 avril 2008

La tête comme une passoire

Qu’est-ce qui se passe ce matin
Je ne me souviens de rien
Quelques fragments de ma pensée
Flottent en l’air, insensés

Mais qu’est-ce que j’ai bien pu faire
Où suis-je allée hier
Qu’est-ce qui m’est arrivé
Pour être ainsi paumée

J’ai la tête comme une passoire
Un immense trou de mémoire
Un gouffre béant
C’est le néant

J’ai la tête comme une passoire
Un immense trou de mémoire
Je l’avoue, ce que j’ai là
C’est une belle gueule de bois.

(thème des Impromptus Littéraires)

mardi 1 avril 2008

Chère rasade

Il ne marche pas droit
Il se tient de guingois
Sans elle il a froid
Sa bouteille c’est tout ce qu’il a

Il se demande depuis quand il ne s’est pas lavé
Comment tout ça est arrivé
Un petit coup, ça va passer
Une rasade, c’est la santé

La nuit, il pleure
Il est trop seul dans son malheur
Sa bouteille, c’est comme une sœur
Un bouclier contre ses peurs

Bientôt, il s’endormira
Ne se réveillera pas
Et pour ce long coma
Une gorgée lui suffira

Adieu chère rasade
Adieu ma seule amie
Adieu camarade
Trois gouttes et c’est fini

mardi 11 mars 2008

Prière d'adieu

Il est temps maintenant
De tourner la page
Tu n’es plus mon présent
Tu étais de passage

Tes mains contre mon dos
Sont un supplice insoutenable
Alors que tu as prononcé ces mots
Déjà irréparables

Et moi j’attends
Que la porte se referme
D’entendre tes pas lents
S’éloigner puis se taire

Je t’ai laissé à Dieu
Mais toi tu ne pars pas
J’ai fermé les yeux
Et repoussé tes bras

Il est temps maintenant
De tourner la page
Tu n’es plus mon présent
Tu étais de passage

Vas-t’en
Vas-t’en
Vas-t’en
Maintenant.

samedi 1 mars 2008

Ode to Lily

Petite fille perdue
Qui pleure, qui crie
Petite fille qui ne sait plus
Ce qu'est la vie

Elle est celle en moi
Dont les ailes sont brisées
Enfant fragile en moi
Qui se sent mal-aimée

Lily
C'est pour toi que je chante
Lily
Pour toi je suis forte
Et si tu as peur prends-moi la main
Lily, sans toi je ne suis rien
Lily
Tu verras tout ira bien
Lily
Nous sommes deux sur ce chemin

A voir : Je vais bien, ne t'en fais pas, 2006, de Ph. Lioret, avec Mélanie Laurent
A écouter : U-turn (Lili) de Aaron, BO du film et album Artificial Animals Riding on Neverland

dimanche 17 février 2008

A mon grand-père (Nous n'avons jamais su)

Nous n'avons jamais su vraiment ce que tu pensais
sur plein de choses pourtant essentielles.
Tu ne parlais jamais de Dieu,
mais tu allais à l'église de temps en temps
pour dire adieu à tes amis quand ils mourraient,
pour partager la joie de ceux qui se mariaient,
pour accueillir les enfants de la famille ou des amis
quand on les baptisait
et pour les entourer plus tard
quand ils faisaient leur première communion.

Aujourd'hui, nous tes proches nous te disons adieu,
nous espérons que silencieusement tu as rejoint
ceux que tu aimais,
ceux dont tu avais partagé le travail, les soucis,
ceux que tu avais aidé ou qui t'avaient rendu service.

Demain, nous aussi nous partirons
sans avoir terminé notre travail,
nous laisserons sans doute des choses à faire,
nous abandonnerons nos travaux entrepris
que d'autres, à notre place poursuivront.

Mais ce jour-là nous espérons te retrouver, nous viendrons, silencieusement nous asseoir auprs de toi dans la maison de Dieu.

Ce texte n'est pas de moi, c'est celui que j'ai lu à l'enterrement de mon grand-père, et c'était important pour moi qu'il figure ici.

lundi 11 février 2008

Et moi je reste

Aujourd’hui tu es partie
Ne me reste qu’un trou béant
Un vide dans le cœur
Et l’angoisse de l’avenir
Avant toi je me croyais faible
Tu m’as redonné la joie de vivre
Comment alors vais-je survivre
Alors que j’ai perdu ma lumière ?
Les jours me semblent une éternité
Ton absence est si présente
Que son bruit couvre mes larmes
Alors tu ne m’entends pas
Dans l’écho de ma solitude
Je peux voir mon reflet
Je ne sais plus sourire
Du mal à respirer
Les yeux me piquent
Mes bras se resserrent autour de mes genoux
Et je t’attends, ainsi prostrée
Le moindre mouvement peut disperser
Les souvenirs de ta gaieté
Qui me maintiennent en vie

mardi 29 janvier 2008

Quelque chose de terrible en moi

Il y a quelque chose de terrible en moi, qui me transporte et me soulève. Il y a mes yeux qui rient, mes mains qui virevoltent, mon coeur qui danse. Il y a cette légèreté grave, cette gravité légère, ce sourire et ce sérieux, ce ciel bleu qui parfois se teinte de nuages pour mieux réclamer le soleil. Il y a en moi toutes les couleurs de la vie, que tu as révélées.

Il y a en moi les jours d’été dans tes bras, les nuits d’hiver tout contre toi. Il y a en moi la lumière de ton visage, la pureté de ton âme. Il y a en moi des pages blanches sur lesquelles tu inscris nos noms, inlassablement. Il y a en moi tout un champ de possibles. Il y a en moi un univers où tu règnes en maître. Il y a en moi cette prière magique, cet abandon qu’on appelle l’amour.

Il y a quelque chose de terrible en moi, et c’est toi.


Variante d'un texte pour les Impromptus Littéraires, à lire ici

jeudi 24 janvier 2008

La fragrance des mots

Mon nom sur une enveloppe glissée sous ma porte. Des effluves de fleurs, de printemps. Une lettre pliée en deux, papier précieux. Odeur plus subtile et plus sucrée, chocolat et crème fouettée.

Tes mots. Ton écriture petite et serrée, qui emplit l’espace, qui m’entoure et qui m’emporte. Des mots d’amour par poignées, qui résonnent dans mon coeur et me font chavirer. Tes mots qui ont ton parfum, suave et fort, épicé et envoûtant, langoureux et passionné.

Fragrance. Nom féminin. Odeur agréable. C’est ce qui me submerge quand je te lis. Ce mélange complexe de parfums, de saveurs. Je sens dans tes mots comme une promesse, ça doit être ça la fragrance du bonheur.

(d'après un thème des Impromptus Littéraires)

mardi 15 janvier 2008

Tempête

Le froid hivernal me gèle le coeur
Mes poumons ne répondent plus
Enfin je crois que mon heure
Est venue
Une dernière pensée,
Elle est pour toi
Jusqu'au bout j'ai espéré
Que tu me voies
Et cette fin sans fin
Me dévore jusqu'à plus faim
Si enfin je meurs, ce sera la fin
Et le temps n'est plus
Dans ce tourbillon blanc
Je deviens statue
Et l'oubli me prend
Il resserre ses mains
Autour de ma gorge
Et les flocons dansent autour de moi,
Ils m'appellent.

lundi 14 janvier 2008

— Dis-moi, c’est quoi la Vie ?
— La Vie c’est un tourbillon qui t’emporte par surprise.
La Vie, c’est la rage de se battre, se battre pour être libre.
La Vie, c’est une prison, t’es là, t’as pas eu le choix.
Mais plutôt que d’attendre, bêtement, que la mort arrive,
Tu peux transformer la vie, tu peux la changer en succession d’instants,
En éternité d’émotions.
Car le temps n’est pas, c’est toi qui le crées,
Et les minutes touchées par le Bonheur se transforment en heures.


— Dis-moi, c’est quoi le Bonheur ?
— Le Bonheur c’est un rayon de soleil qui part de ton cœur.
Le Bonheur c’est quand tu souris à un inconnu dans la rue,
Et qu’il te sourit en retour.
Le Bonheur c’est quand tu t’ouvres au monde comme il s’est ouvert à toi,
Et que l’espace d’une seconde, d’une minute, d’une heure, le temps d’un toujours,
Ton âme communique avec celle de l’univers.
Le Bonheur est une succession de plaisirs, les plaisirs de l’âme
Le Bonheur est dans ton cœur, et la clé pour l’ouvrir se trouve dans le cœur de tes Amis.


— Dis-moi, c’est quoi un Ami ?
— Un Ami, c’est celui qui s’assoit à côté de toi, attendant que tu poses ta tête sur son épaule.
C’est celui qui pleure quand tu pleures et qui rit quand tu ris.
Un Ami c’est celui qui lit dans ton cœur, qui sans un mot te comprend.
Un Ami, c’est le silence, le silence qui parle et qui apaise ton âme.
Un Ami, c’est l’œil dans lequel tu te vois belle, tu te vois toi.
Ton Ami est un miroir dans lequel tu lis le reflet de ton âme.

jeudi 3 janvier 2008

Conte du désert

Alors le père dit au fils :
— Vois cet homme qui marche au loin entre les dunes
Le chemin est long et pénible, mais il continue sa route
Malgré le sable qui lui ronge les pieds
Le soleil qui lui brûle la peau
Le vent qui assèche sa bouche
Il continue sa route.

Au bout de son voyage l’attend
La Mort inexorable
Vois ses épaules qui se voûtent à cette pensée.

Vois cet homme qui marche, mon fils,
Et qui trébuche à chacun de ses pas
Vois la folie qui le guette au détour des dunes
Vois cet homme qui court à sa perte.

La tempête fait rage dans le désert, le plein et le vide se confondent en un temps infini. Puis le calme revient, et le silence mat d’un monde sans écho.

— Vois-tu mon fils, l’homme n’est qu’un grain de sable dans le désert de Dieu.

(Note : réalisé d'après un thème des Impromptus Littéraires, blog d'écriture)