Pour se moquer de mon père, ma mère l’appelait “général”. Il avait reçu une éducation militaire étant enfant, de laquelle il avait gardé une certaine rigidité. Alors maman nous faisait mettre au garde-à-vous, et nous trottions autour de lui en cadence, ce qui le faisait rire aux éclats.
Quand j’ai eu 12 ans, maman est morte, et papa a cessé de rire. Il est devenu absent de ma vie, absent de sa vie, un fantôme sans couleur.
Ca fait quinze ans maintenant. Aujourd’hui, j’ai quelque chose à lui annoncer. La famille va s’agrandir. J’ai le fol espoir que cette nouvelle fera au moins sourire le général.
(thème des Impromptus Littéraires)
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les mains sur l'évier, le nez dans le vague, tournant le dos de son gilet de laine usée à la pièce où elle était venue s'installer en bout de table, le Général ruminait sa pensée. Engourdie, empêtrée dans des souvenirs joyeux qui prenaient des airs de cauchemards, la pensée du Général avait des trous de vouloir. En fait, ça lui venait comme ça lui venait, de penser. Sinon, quoi ?
" Je vois bien qu'elle a quelque chose à me dire, ma minette. C'est qu'elle prenne tout ce temps qui va pas. A moi, 'faut me dire les choses tout droit maintenant, tu penses... Penses-tu! 'va falloir attendre que ça sorte."
C'était pas l'heure. Pas l'heure de faire quoi que ce soit d'autre que parler, dans la cuisine, à cette heure. Tu penses.
Elle pas venue toute seule. Même si ça se voit pas trop, elle a pris du renfort.
Ils ne seraient pas trop de deux pour le lui coller au visage, ce sourire, au Général.
Il se retourne mollement, avec les yeux dans ses chaussons. Bon, ça va être coton!
(c)2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
de norbert tiniak à Lily-souris(au Général)
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