jeudi 31 juillet 2008

Under the Joshua Tree (Yucca Brevifolia)

J’irai là où les rues ne portent pas de nom
Changer d’air, respirer
Peut-être y trouverai-je ce que je n’ai toujours pas trouvé
Et que je cherchais

Avec ou sans toi, je repartirai
Courant plus vite que le vent
Comme une balle dans le ciel bleu
Courant pour ne pas bouger

Pour m’apaiser
Calmer la crise
Sous le Yucca, l’arbre de Joshua
En haut de la colline rouge
Où gisent les restes d’une cité minière
Qui en guise d’or ne connaissait que l’argile
Je me sentirai
Dans cette terre désolée
Comme au pays de Dieu
Et là je t’oublierai
Et mes voyages à travers tes fils
Les nœuds de ta complexité
Où je m’égarais
Seule sous mon arbre
Le seul de la colline

Mes larmes trouveront enfin la sortie
Rejoignant le flot de celles
Des mères des disparus
Qu’on ne reverra jamais.

L'excellent album de U2 à écouter en bas de la page.

mardi 29 juillet 2008

Requiem for us

Another bad day in my life
Another strange day in my life
I’m in trouble
Where have you been
All those sad days
I was crying
I was scared
When I was dead

And I’m waking up
And I’m standing up
I’m just cracking up

Don’t take me down
You’ve already done
When you have gone
And left me alone

And I’m waking up
And I’m standing up
I’m just cracking up

Think about it
I don’t need you anymore
When I’m crying
Let my tears flow
I’m killing you
Weeping down.

jeudi 24 juillet 2008

L'Aventure mystique - Episode III

« Qui… Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous m’avez fait ??? »
Nora posa une main sur son épaule pour le calmer. Quand il croisa son regard, il tomba au sol, en larmes.
« Julia… Julia… Tu… Je rêve encore, n’est-ce pas ? Tu es morte ! »
On se regardait sans comprendre. Anya qui a des pouvoirs magiques, un gamin qui prend Nora pour une morte, ça faisait beaucoup pour de simples vacances d’été. Quand il fut calmé, il nous apprit qu’il s’appelait Van, qu’un homme étrange avec une capuche l’avait amené ici, et que Nora ressemblait étrangement à sa sœur décédée.
Kenji se releva.
« Bon, si on bougeait de là maintenant ? Il faut qu’on trouve comment rentrer chez nous. »
Mais le temps qu’on se relève, Van hurlait déjà : « Derrière toi, attention, elles arrivent ! »


**

Un arbre mourant. Ses immenses racines noires se soulevaient du sol et s’entremêlaient, formant un trône torturé où le Maître était assis. Entre ses mains gantées, il tenait un miroir, dans lequel il se regardait. Sous la capuche, il n’avait plus un poil, ni cheveux, ni cils, ni sourcils, et sa peau faisait comme un vieux parchemin, ou de la porcelaine fêlée. Il n’y avait que sa bouche qui semblait encore jeune. Un chuintement l’avertit de l’arrivée de son hôte, et il s’empressa de recouvrir son visage. Les branches de l’arbre traînaient dans leur sillage Kenji, inconscient, et, enserrant ses bras et ses jambes, l’immobilisèrent contre le tronc.
Le Maître l’observa reprendre peu à peu ses esprits. Une racine le souleva à hauteur du jeune homme.
« Tu es beau. C’est bien.
- Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?
- Ne te débats pas. Tu risques de te blesser. Laisse-moi plutôt te conter mon histoire.
De nos jours, on me connaît sous le nom du Maître des Ténèbres, le Mal incarné qui détruit toute joie sur son passage. Il y eut une époque, on m’appelait Raziel, et j’étais un Ange. Le plus beau de tous, envié et adoré autant pour mon physique que pour mon esprit. Nous sommes ici dans l’ancienne cité des Anges, et ce magnifique arbre dont les branches t’enlacent amoureusement, c’est l’Arbre de la Connaissance. Enfin c’était. Car vois-tu, il ne reste plus de fruits, ce n’est plus qu’un vieux tronc moribond. Il m’en fallait plus, toujours plus, je les voulais tous ses fruits, je voulais pouvoir contrôler tous les temps ! Mais les Anges n’ont pas accepté, et ils m’ont envoyé Celestia pour m’arrêter. J’ai vu la femme que j’aimais se retourner contre moi. Et nous avons combattu des jours et des nuits, à nous entretuer, à détruire notre monde. Ces ruines sont tout ce qu’il en reste.
- Où sont les autres Anges ?
- Morts, tous morts. Sans la Connaissance, ils se asséchés, et ont tous fini par dépérir. Mais moi, j’avais ingéré assez de fruits pour survivre jusqu’ici, et j’ai besoin de toi maintenant.
- Pour quoi faire ?
- Tu seras mon successeur. Mon corps est usé, je sens mes forces m’abandonner, je dois me fondre en toi.
- Vous fondre en moi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Et pourquoi moi ?
- A vrai dire, tu n’es pas mon premier choix. J’avais choisi cet enfant, Van, un orphelin, il ne manquera à personne, un combattant. Mais Celestia en a décidé autrement…


**

Nous n’avions pas eu le temps de réagir quand des branches avaient enlevé Kenji. Rien de ce qui se passait ici n’était normal, et je m’étais mise à pleurer. Il fallait le retrouver, il fallait le délivrer, il fallait partir. Nora tentait de me calmer sous le regard ardent de Van, et Anya… Anya ne pleurait pas. C’était Kenji, SON Kenji qui avait disparu, que lui arrivait-il ?
Je m’approchais d’elle.
« Anya ? Est-ce que ça va ? Tu es sous le choc ?
- Chut… Elle me parle…
- Mais… qui ça ?
- C’est un Ange… Elle me parle, dans ma tête… »
Van tira le bras de Nora, alarmé.
« Ma sœur entendait des voix aussi, c’est ce qui l’a tuée… Ton amie est folle… Il faut l’emmener, il faut qu’elle se soigne… »
Anya se retourna brusquement vers lui. Elle était entourée d’une aura verte, et ses longs cheveux flottaient dans son dos. Une autre voix s’exprimait par sa bouche :
« Ils s’aiment et ils se détruiront. Ils s’aiment et ils se détruiront. Pardonnez-moi mes enfants, d’avoir emprunté le corps de votre amie. Je dois arrêter Raziel, je dois arrêter tout ça, ce monde est déjà mort, l’avenir est aux Humains, je ne dois pas le laisser les anéantir comme il nous a anéantis. Rentrez chez vous, rentrez chez vous. »
Et avant que nous ayons pu faire quoi que ce soit, nous nous sentîmes projetés dans une autre dimension.


**

Kenji brillait d’une aura noire. Il n’était déjà plus lui, le Mal infusait tout son être. Il se dirigeait vers le Précipice, portail mystique vers la Terre. Il allait soumettre un monde à sa volonté, enfin, et personne ne saurait l’arrêter. Alors qu’il allait sauter, une main le retint. Anya. Elle était belle, Celestia avait eu raison de la choisir. Il n’avait jamais su comment elle avait survécu jusqu’à aujourd’hui. Elle était belle. Il se rappelait à quel point il l’avait aimée. Il se rappelait le combat, tout ce qu’elle avait arraché de son âme avec son amour brûlant. Une dernière fois, une toute dernière fois, il pouvait… Il sentait le désir de Kenji pour la jeune femme, qui répondait à sa passion pour Celestia. Au moment où il prenait son visage entre ses mains pour l’embrasser, elle murmura.
« Ils s’aiment, et ils se détruiront. »
Et ce fut la fin.


**

Il nous avait fallu deux semaines de négociations pour convaincre nos parents. Nora et moi pouvions partir camper toutes les deux, à condition d’emmener son frère, Van, de quelques années plus jeune que nous. Depuis que nous étions enfants, Van nous accompagnait dans toutes nos pérégrinations, et qu’il vienne cette fois encore ne nous posait aucun problème. Nous avions choisi comme destination le cratère de Kemen Aer. Nora avait lu dans un bouquin de mythologie que c’était un site mystique, et nous voulions voir ça.
Après une demi-journée de marche, nous étions enfin arrivés. Un lac, de la verdure à perte de vue, nous nous étions empressés de planter la tente et d’aller observer ce vieux cratère. Il s’était avéré peu intéressant, en tout cas bien moins que le lac. Moi qui n’aimais pas l’aventure, ça me convenait parfaitement. Des amis, du soleil, du camping, du farniente : c’est ainsi que l’été devient ma saison préférée.

Et voici la fin de ma saga recréée pour les Impromptus. Suite à quelques demandes, un blog va être ouvert spécialement dédié à l'univers de l'Aventure Mystique, avec l'histoire complète et pas mal de petits bonus. J'espère que vous me suivrez !

Partie 1 - Partie 2

lundi 14 juillet 2008

L'Aventure mystique - Episode II

… nous basculions dans un autre monde ! C’est comme si la terre désolée nous avait aspirée en elle. Nous atterrîmes – assez durement d’ailleurs – dans ce qui semblait être une cité antique en ruines. Anya se mit à pleurer
« On est où là ? C’est quoi cette histoire, qu’est-ce qui s’est passé ? »
Kenji la prit dans ses bras pour la calmer, tandis que Nora, toujours réfléchie, sortait son portable de son sac.
« Bon, pas de réseau, va falloir se débrouiller seuls… Allons voir si on trouve du monde. » Mais l’écho seul nous renvoyait nos appels. Je me pris à observer les alentours. L’endroit était magnifique. Les herbes hautes et le lierre se mêlaient à la pierre, si blanche que le reflet du soleil la rendait presque aveuglante. Visiblement, la cité avait été d’une taille considérable, et l’exploration risquait de nous prendre du temps. Nous décidâmes qu’une pause casse-croûte s’imposait.


**

Van était pris dans un rêve. Il entendait sa sœur l’appeler, mais ne parvenait pas à la rejoindre. L’obscurité se faisait de plus en plus dense autour de lui, et plus il courait plus la lumière diminuer. Une voix résonnait dans sa tête.
« Elle est morte, tu le sais. Par ta faute. C’était trop dur pour elle de s’occuper de toi…
— Mais je n’étais qu’un enfant !
— Tu ne voulais pas être séparé d’elle. Tu t’accrochais à ses jupes en pleurant. Tu l’as poussée au bord du rouleau…
— Je n’avais qu’elle au monde !
— Et elle était seule, seule à s’occuper de toi, elle s’est tuée à la tâche…
— C’est faux ! Elle… elle entendait des voix dans sa tête, ce sont les voix qui l’ont tuée, ce sont les voix… »
Il se mit à courir de plus en plus vite. Il ne voulait pas mourir, lui, oh non, il ne voulait pas écouter la voix… Les Ombres se dressèrent devant lui, et il poussa un long cri de terreur…


**

Anya fut la première à l’apercevoir. Une lueur d’un vert flamboyant, au loin. Elle se mit à courir dans sa direction.
« Hé ho, hé !!!! Attendez !!! »
Après un certain temps de réaction, Kenji s’élança sur ses talons en nous criant de ne pas bouger. Il la retrouva immobile, face à une sphère brillante, comme hypnotisée.
« Anya, qu’est-ce que… ? Non, ne fais pas ça ! Anya, non, ne touche pas ce… »
Mais il était trop tard. Au contact de ses mains, la lumière s’était faite plus forte, irradiant tout alentour. Kenji avait poussé un grand cri, puis tout était redevenu normal. Anya avait réapparu.
« La boule s’est désintégrée, dit-elle d’un ton abasourdi. Quand je l’ai touchée. Et regarde ! »
Dans la paume de sa main était gravé un triangle vert.


**

Le Maître souriait en regardant Van gigoter sur le sol. Sa main gantée de velours effectuait d’étranges circonvolutions dans l’air. Il se dirigea vers une grande vasque à moitié dissimulée sous le lierre. La dégageant légèrement, un simple mouvement de sa part y fit apparaître un étrange liquide miroitant. On pouvait y voir Anya saisissant à pleines mains l’Orbe de Lumière, tandis que Kenji hurlait derrière elle.
« Tu me forces à modifier mes plans, Cel… Mais soit ! A mon tour de jouer… »
Il se retourna vers le jeune homme couché au sol, dont les grimaces de terreur déformaient le visage. Il lui caressa les cheveux.
« Que vais-je donc faire de toi, maintenant ? »
Une Ombre l’avait saisi par le pied, le faisant chuter. Il hurlait, s’époumonait pour appeler à l’aide, mais personne ne venait. De longues lianes lui enserraient maintenant les bras et les jambes, et menaçaient de l’étouffer. Il se mit à pleurer.
« Par pitié, Julia, revient, sauve-moi, ne me laisse pas… »
Les Ombres déversaient sur lui une matière noire étincelante, et il sentait son âme brûler de plus en plus douloureusement.

Il n’avait pas le temps d’y réfléchir maintenant. Trop de choses à faire, et tellement peu de temps. Il s’éloigna rapidement.


**

Kenji et Anya étaient revenus une dizaine de minutes plus tard, pâles et l’air affolé. L’histoire qu’ils nous avaient contée était totalement décousue, mais quand Anya avait montré sa main, j’avais sursauté.
« Est-ce que ça te fait mal ?
— Non non, ça brûle légèrement, mais c’est une bonne chaleur. Comme si… En fait, je me sens comme protégée par quelque chose. »
Nora fouillait frénétiquement dans son sac. Avec un cri triomphal, elle brandit un gros bouquin écorné par des années de lecture et de relecture. Sur la couverture, on pouvait lire Genèse de notre monde – Mythes et Légendes. Elle tourna rapidement les pages, elle le connaissait par cœur. On allait encore avoir droit à un cours sur les légendes.
« Tu crois que c’est le moment de bouquiner ?
— Tais-toi donc une minute, me répondit-elle d’un air exaspéré, et écoute.
» En plein milieu du combat, une déflagration d’une puissance folle se fit entendre. Il y eut une lumière aveuglante, puis plus rien. Les Anges combattants, Celestia et Raziel, avaient disparu. Mais dans l’Arbre, deux nouveaux fruits étaient apparus, l’un noir, l’autre vert, tous deux brillants d’une lueur intense. Mais les Anges n’eurent pas le temps de s’en préoccuper : déjà, la terre tremblait… »
Elle referma le livre, le rangea soigneusement dans son sac, et se tourna vers nous.
« Et si nous étions chez les Anges ? Dans leur cité détruite ? Si le cratère était un portail ? Anya, peut-être que la sphère que tu as trouvé était une Orbe ? »
Anya n’eut pas le temps de répondre. Un long hurlement se fit entendre, et nous nous précipitâmes tous vers lui.
Un jeune garçon d’une quinzaine d’années était couché au sol et se tordait dans tous les sens en criant. Nora s’agenouilla près de lui et tenta de le réveiller, mais rien n’y fit. Anya s’approcha alors, dans un état second. Elle me repoussa, et saisit le visage en sueur entre ses mains. Une lueur verte apparut une fois encore, enfla puis disparut.
Les yeux écarquillés, il nous regardait en haletant.

Partie 1 - Partie 3

mercredi 9 juillet 2008

L'Aventure mystique - Episode I

Note : ceci est une adaptation en 6 pages (deux par épisode) pour les Impromptus Littéraires d'une histoire qui en fait au moins 38, l'oeuvre de toute ma vie, que je ne finirai peut-être jamais...

La semaine venait de se terminer par une idée lumineuse : partir sur les traces d’une légende ! Après des jours entiers à se tortiller pour savoir ce qu’on allait faire de notre été, c’est Nora qui nous avait proposé ce plan excitant. Avec sa petite tête de génie, elle nous avait exposé sa théorie :
« On dit qu’aux origines du monde, il y avait des Anges, vivant en harmonie dans un jardin de lumière. Un jour, deux anges se sont opposés, il y eut un terrible combat, puis une gigantesque explosion. Le jardin a disparu à ce moment-là, cédant la place à notre monde, et les pouvoirs des anges se sont cristallisés dans des sphères de lumière, appelées les Orbes. »
Anya et moi, on ricanait bêtement, parce qu’à la moitié du discours, Kenji avait fermé les yeux et avait commencé à pousser des ronflements sonores. Bien sûr, Nora s’en était rendu compte, et il avait fallu la supplier à genoux pour savoir en quoi ça concernait nos vacances.
« Le cratère de Kemen Aer, au Nord-Ouest. On raconte que c’est le résultat de la bataille, c’est là qu’aurait eu lieu l’affrontement. J’ai envie de voir ça, si on allait y camper quelques jours ? »
Je me rappelais avoir été en vacances, enfant, à quelques kilomètres de là. C’était en pleine nature, au beau milieu de collines verdoyantes, et, d’après mes souvenirs, il y avait même un lac, pas très loin. L’endroit rêvé pour des vacances.

Il nous avait fallu encore une semaine pour convaincre nos parents. Nous étions justes majeurs, mais nous nous connaissions depuis l’enfance, et puis ça n’était pas si loin, et nous avions les portables, et Kenji pour nous protéger en cas d’attaques de bêtes sauvages… Enfin nous nous étions mis en route, sacs sur le dos, quantité de provisions, une randonnée qui nous prendrait une bonne demi-journée.

Au bout de deux heures de route, je m’étais assise, épuisée. Je n’aimais pas tellement marcher, puis je m’ennuyais. Comme toujours, Nora était perdue dans ses pensées, et Kenji et Anya chahutaient gentiment. Depuis nos 5 ans, ces deux-là étaient amoureux, mais jamais il ne s’était rien passé, et ça me rendait folle. On me regardait d’un air agacé :
« Allez, Léna, bouge ! Si tu t’arrêtes tout le temps, on est pas arrivés, bon sang ! »
Il avait fallu me tirer, me pousser, mais j’étais repartie. En avant pour ce foutu cratère !


**

Van avait réussi à se réfugier dans une grotte. Fermant les yeux, le garçon se mit à pleurer. Il avait froid, il avait faim, il était recouvert de sang. Orphelin, sa sœur s’était suicidée quelques années auparavant, et il s’était enfui pour échapper aux foyers. Des hommes sans scrupules l’avaient alors engagé, et il était parti, à 14 ans, pour le front. D’abord à la tambouille, les effectifs s’étaient retrouvés si rapidement décimés qu’on lui avait fourni un gantelet à griffes et envoyé au corps à corps. Mais les Ombres étaient des créatures terribles, et cette fois, il avait cru ne pas en réchapper. Elles l’avaient encerclé, il s’était senti comme aspiré par leur pouvoir. Paniqué, il avait planté son arme partout où il avait pu, avant de venir se cacher.
La nuit tombait maintenant, personne ne songerait à le chercher, enfin son cauchemar était fini.
Au matin, un homme encapuchonné se tenait devant lui. Van eut un mouvement de recul et chercha son arme du regard, peu rassuré.
« Viens avec moi, lui dit l’étranger. Suis-moi, il y a tant à faire. »
Tout s’embrouillait dans sa tête. Il aurait voulu refuser, s’éloigner, poser des questions, mais…
Quelque chose chez cet homme l’en empêchait, quelque chose qui n’avait rien de naturel, et qui lui faisait peur.
Malgré lui, il se leva.


**

On arrivait enfin ! Je n’en pouvais plus, le soleil me tapait sur la tête, pourquoi est-ce qu’on n’avait pas décidé d’aller passer l’été à la plage ?
Puis il avait fallu monter le campement, et notre tente s’était écroulée un nombre incalculable de fois.
« Allez, j’en ai marre, c’est l’heure d’aller se baigner !!! »
On avait trotté jusqu’au lac, revigorés à la pensée de batifoler dans l’eau. Kenji portait Anya sur son dos.
L’eau était fraîche, on avait nagé longtemps. Puis Nora avait déclaré avec sérieux :
« Il est temps d’aller voir ce cratère. »

Kemen Aer était vraiment un endroit étrange. Le paysage était verdoyant, abondant, plein de vie puis, sur un périmètre de 15 kilomètres, il y avait ce trou immense, terre désolée où aucune plante ne poussait, où aucun animal ne s’aventurait jamais. Je n’eus pas le temps de me rendre compte que nous y avions posé un pied que…


**

L’homme avait entraîné Van dans les ruines d’une antique cité. Jamais il ne quittait son long manteau dont la capuche ne laissait voir qu’un sourire aussi froid que la glace, et jamais il ne quittait non plus ses longs gants de velours.
Ils marchaient en silence depuis des heures maintenant quand Van retrouva la parole.
« Qui êtes-vous ? Où allons-nous ? Comment est-ce que vous avez fait… ça ?
— Qu’est-ce que j’ai fait, selon toi ?
— Vous m’avez forcé à vous suivre, je ne sais pas comment, de l’hypnose ou… »
L’inconnu éclata d’un rire sans joie.
« Ne veux-tu pas apprendre les secrets du monde ? Ne veux-tu pas posséder le pouvoir de faire cesser la guerre ?
— Je ne comprends pas…
— Je peux t’offrir tout ça. »
Le brouillard revenait dans la tête de Van, tout se faisait flou, quelque chose lui échappait, comme un souvenir très ancien qui…
Malgré lui, il s’allongea sur le sol, parmi les pierres, et s’endormit d’un sommeil de plomb.

Partie 2 - Partie 3

samedi 5 juillet 2008

Tout le mal que tu me fais

C’est quand je vois l’orage dans tes yeux noirs
Quand tu cries et que je voudrais me cacher
Quand tu me traites comme la petite fille que j’ai été
Sans voir qui je suis devenue
Quand tu me blesses par des mots mal placés
Oh papa, je voudrais que tu saches
Tout le mal que tu me fais

C’est quand tu disposes de mon temps
De ma personne et de mon âme
Comme si je t'appartenais
Quand tu piétines mon orgueil, que tu me manipules
Par égoïsme, comme si j’étais ton jouet
Oh ma sœur, je voudrais que tu saches
Tout le mal que tu me fais

C’est quand tu pars si brusquement
Que tu me laisses sans toi, et sans comprendre
Quand tu reviens en coup de vent
Sans que je ne puisse rien y faire
Quand tu respires alors que j’expire
De ne plus être avec toi
Mon amour, je voudrais que tu saches
Tout le mal que tu me fais

Tant de peine, de larmes et de rancœurs
Que je tais à jamais
J’en crève de mes silences
De mes rages non prononcées
Et vos coups de couteaux ne seront jamais pires
Que les tortures que je m’inflige
A ne pas vous parler
Tout le mal que je me fais