jeudi 30 juillet 2020

15072020

Le ciel est gris à Paris, et c'est d'un tel cliché, d'une telle banalité que je pourrais en rire si ma gorge n'était pas si serrée.
Pour renforcer cette impression d'étrange, je suis seule à la terrasse d'un café, entourée de gens à la voix rauque qui fument autour d'une conversation et d'un café.

Je ne suis pas à ma place, pas ici, et mon regard revient constamment au plateau de ma table, constitué d'éclats verts et oranges. Avec le cendrier noir au milieu, on dirait un iris explosé. Ça pourrait être comique, mais le ciel est gris et ma gorge reste serrée.
Je scrute les passants, à intervalles réguliers. Dans ce paysage navrant de banalité, je peux presque deviner ceux qui sont en route pour te dire au revoir, ou à bientôt, pour être, encore une fois, avec toi.
Moi, je ne suis pas loin. Et, dans ma tête, tourne en boucle un montage de tous les moments qu'on a passés. Il y en a eu si peu, et tellement. Je n'étais pas si proche de toi, pas vraiment, et pourtant, au fond de mon cœur, il y a ce lien si particulier. Savoir que, dans le cumul des heures que l'on a partagées, recèlent quelques pépites, quelques sourires, quelques histoires que je garde avec moi.
Tu m'as toujours traitée avec plus d'indulgence que tu pouvais en avoir pour d'autres, et je m'en suis toujours sentie privilégié, un peu fière, un peu honorée. Sans doute un peu redevable aussi, mais comment te rendre quelque chose qui n'a pas vraiment existé ?
C'est le moment de célébrer. J'espère que ça sera punk, que ça sera rock, que ça enverra chier les conventions, la bienséance, et les faussetés.

Moi je reste à ma terrasse, et si, en apparence, c'est le silence, dans mon cœur les hurlements te sont dédiés.

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