Dernier jour du Camp, dernier prompt du jour. 222 mots
Elle savait que débarrasser la maison de sa grand-mère
serait un moment rempli d’émotions, mais jamais elle ne se serait attendue à s’arrêter
ainsi à chaque instant, la gorge serrée, les yeux brillants de larmes qu’elle
peinait à contenir, caressant chaque objet de la main.
Elle qui s’était toujours targuée de n’être pas matérialiste,
de n’accorder que peu d’importance aux possessions, préférant les connexions
humaines, découvrait la puissance des souvenirs rattachés à l’accumulation de
machins et bibelots en tout genre garnissant la maison qui l’avait vue grandir.
Elle tenait actuellement à la main le peigne en bois avec
lequel sa mémé adorée démêlait les nœuds de ses longs cheveux à la sortie du bain,
lorsqu’elle était petite. Qu’elle avait haï ce fichu peigne qui tirait trop
fort sur sa chevelure, lui donnait l’impression qu’on cherchait à lui arracher
le crâne, que de hurlements avait-elle poussés face à l’objet de sa détresse !
Elle le caressait désormais du bout des doigts, l’accessoire
prenant une toute nouvelle signification, celle du soin, de la force de l’amour
que lui portait sa grand-mère, de la patience qu’elle avait face à une enfant
rebelle aux poumons parfaitement développés.
Elle le glissa dans son sac, après un moment de considération.
Le peigne reposerait sur sa coiffeuse, objet familier qui lui rappellerait
éternellement qu’elle avait été une enfant choyée.
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