lundi 26 juillet 2021

[NaNoCamp juillet : Seul.e sur une île déserte]

301 mots pour le prompt du jour. 

L’épuisement le gagnait, et il ne savait pas combien de temps il tiendrait encore. Il lui semblait déjà que son esprit ne lui appartenait plus, parti loin dans le ciel avec les rares oiseaux qu’il voyait passer, seule preuve qu’il existait toujours un monde au-delà de son île.

Les premiers temps, il avait espéré que, quelque part, quelqu’un se cachait. Il avait parcouru le secteur en long, en large et en travers. Peut-être l’autre faisait-il la même de son côté, et ils ne faisaient que se courir après. Alors il avait laissé des messages et des indices derrière lui, espérant obtenir une réponse. Quand rien ne vint, il finit par se résigner. Il était seul, abandonné.

Il avait guetté ensuite des jours durant un bateau à l’horizon, un avion, un signe de vie humaine quelque part. Quelqu’un viendrait forcément à son secours.

Il était resté actif, se construisant un abri, ramassant les plantes et les fruits qui lui semblaient comestibles, les goûtant avec prudence, et une dose de résignation. Mourir de solitude, de faim ou empoisonné, le résultat était le même.
Il avait développé un système lui permettant de filtrer et faire bouillir de l’eau de pluie. Au moins, ce n’était pas la déshydratation qui l’emporterait.

Il avait désormais perdu la notion du temps. Il avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour assurer sa survie, mais rien n’y avait fait. Les jours s’étaient transformés en semaines, les semaines en mois, et il était resté seul, seul sur une île déserte, sans espoir d’être secouru.

Ce soir-là, il s’allongea dans sa petite hutte, le front brûlant de fièvre, hallucinant des créatures venues lui parler. Il s’endormit dans un soupir.

Le lendemain, les marins venus à sa rescousse ne purent que pleurer celui pour qui ils étaient arrivés trop tard.


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