Jour 5 du Writober. Le thème : l'abîme regarde en toi. Ma contrainte : 250 mots. Compte final : 321 mots, j'ai fait un peu de zèle pour raccrocher les wagons sur la fin. PS : je DETESTE écrire autre chose qu'à la troisième personne. Ugh.
L’alarme sonne, et tu te lèves péniblement, prête à prendre
ton quart. Les jours se suivent et se ressemblent, ici, à bord du Terpsichore,
un nom assez comique pour un vaisseau spatial lent et lourd qui n’a rien de la
grâce d’une ballerine.
Tu t’étires prestement, sans faire de zèle, juste de quoi entendre
le « pop ! » satisfaisant de tes vertèbres qui se remettent en
place. Trop de nuits déjà sur un lit de fortune, dans une cabine étroite. Tu
fais quelques ablutions, enfiles ton uniforme, et passes dans le couloir en
direction de la cantine.
En chemin, tu croises Ellea, qui te salue avec un grand
sourire. Elle est là depuis plus longtemps que toi, mais rien ne semble
entacher sa joie. Parcourir les confins de l’espace, cette immensité silencieuse,
est pour elle une passion dont l’ardeur ne faiblit pas.
Tu ravales une pointe de jalousie et lui rend son sourire :
elle n’est pas responsable de tes choix de vie, et des échecs successifs qui t’ont
conduite à t’engager dans une carrière qui n’est pas celle que tu désirais.
Arrivée à la cantine, tu t’empares d’une pomme et d’un café
noir, navigant entre les tables où quelques membres de l’équipe échangent
anecdotes et plaisanteries. Tu tapotes quelques épaules au passage, rend
quelques signes de tête, et reprend ton chemin vers l’avant du vaisseau.
La porte de la salle de commande est fermée, et tu jongles
un instant avec ton petit-déjeuner avant de presser la poignée, et de pénétrer
dans la pièce. Là, sur l’immense baie vitrée laissant se refléter l’immensité
de l’espace, un vertige te prend. La main ferme de Mick agrippe ton coude, et
ses yeux perçants te sondent un instant. Tu accroches son regard, mais tes yeux
reviennent immédiatement vers le vide intersidéral. La voix de Mick murmure ces
paroles cryptiques et pourtant si vraies à ton oreille : « L’abîme
regarde en toi. »
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