#Writober Jour 21 : Ailleurs et demain. Le Challenge du Writer bot : 204 mots en 17 minutes. Compte total : 444 mots en un peu moins que ça, j'ai arrêté le minuteur avant la fin.
Le thème ne me parlait PAS DU TOUT, du coup, voici encore un texte bouche-trou (ha, ça rime).
Quand Eric était enfant, il vivait le nez collé à la
fenêtre. Du moins, c’est ce que sa mère lui disait tout le temps. La nuit, il
se relevait pour observer les étoiles au télescope, cadeau de son parrain pour ses
onze ans. Le jour, il cherchait sur le vieil ordinateur familial des
informations sur l’espace, les planètes, l’univers et ce qui nous attendait aux
confins de ce monde.
Il gardait toujours avec lui la figurine d’un cosmonaute,
personnage d’un comics peu connu, et donc la réplique était toujours « Ailleurs
et Demain ».
Et c’est ainsi qu’Eric avait vécu la plus grande partie de son enfance et de
son adolescence : tourné vers ailleurs et demain. Il avait quatorze ans
lorsque sa mère était tombée malade, chaque jour plus fragile et diminuée, et
il avait passé encore plus de temps à sa fenêtre, cherchant à éviter l’inévitable.
Le soir, parfois, si son père n’était pas rentré, il s’asseyait au chevet de sa
mère et lui lisait ses comics, lui racontait les aventures de son cosmonaute
préféré, cherchant à la faire sourire encore un peu. Un jour, son père ne
daigna même plus rentrer, et le lendemain, son parrain venait le chercher.
« Tu vas passer un peu de temps avec moi. Ta maman a
besoin de se reposer. »
Il n’avait revu sa mère qu’une poignée de fois, sur un lit d’hôpital,
plus que l’ombre de la femme qu’elle avait été. Puis elle s’en était allée. Ce
soir-là, entre deux crises de larmes, il avait demandé à son parrain : « Est-ce
que le Paradis existe ? ». L’adulte avait hésité longuement, puis l’avait
entraîné dehors s’allonger sur le gazon.
« Tu sais ce que sont les étoiles. Tu es un gamin
intelligent, Eric, tu l’as toujours été. Mais parfois, il est bon de se dire
que les étoiles sont les lumières de ceux qu’on aime et qui sont partis, et qui
veillent ainsi sur nous. »
Eric avait hoché la tête, séché ses larmes, et avait choisi l’une
des étoiles qui brillait cette nuit-là dans le ciel comme étant celle de sa
mère.
Eric avait trente ans, et il travaillait à la Nasa. Il n’était
pas cosmonaute, à son grand regret, mais était désormais payé à scruter des étoiles
toute la journée sur des écrans géants, à analyser leurs données, et à repousser
toujours plus loin les limites de l’univers connu.
Parfois encore, la nuit, il s’allongeait dans son jardin,
levait les yeux vers les étoiles, et, un vieux comics entre les mains, lisait à
sa mère les aventures d’un cosmonaute qui disait toujours « Ailleurs, et
demain ».
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