mardi 13 octobre 2020

[Contrainte de temps] Le Faiseur de Temps

 #Writober jour 13. Un défi de 15 minutes pour un texte où, pour la première fois, je n'ai pas intégré le nom du thème, vous laissant libres de l'interpréter comme vous le souhaitez. (329 mots)


Ses mains fines s’agitaient lentement, travaillant avec minutie sur les rouages d’une immense horloge dorée.

Il avait le nez collé au mécanisme, une paire de lunettes-loupes lui faisant de grands yeux ronds de chouette.

Il œuvrait en silence, son corps tendu et concentré, un petit bout de langue pointant entre ses lèvres.

Des bras entourant sa taille le firent sursauter. « Il est temps de prendre une pause », murmura tendrement une voix grave contre son oreille, le souffle chaud déclenchant un frisson d’extase électrifiant tout son corps. Il déposa ses outils sur la table devant lui, releva ses lunettes sur son front, et se tortilla pour se retourner, refusant de déloger les bras autour de lui, mais désireux de se retrouver face-à-face avec son amant.

« Le voilà », murmura Stephen, un immense sourire éclairant son visage. Thomas se sentit fondre, incapable de résister, et s’empressa d’enfouir son nez dans le cou de l’homme qu’il aimait. Il poussa un soupir de satisfaction, qui se transforma en miaulement de plaisir quand des mains chaudes et solides se mirent à parcourir son dos, relâchant toutes les tensions engendrées par un travail minutieux.

« Depuis combien de temps ? », demanda Thomas d’une petite voix, pas sûr de vouloir connaître la réponse.

« Au moins douze heures », lui répondit son compagnon, les mots dénués de toute désapprobation. « On a déjà connu pire, mais je crois qu’il était malgré tout nécessaire que tu t’arrêtes un peu. Le monde ne s’écroulera pas parce que tu prends le temps d’engloutir un sandwich et de boire autre chose que du café. »

Thomas redressa la tête, rechignant à quitter son abri doux et chaud contre la peau de Stephen, mais sentant son estomac gronder à la pensée de manger quelque chose.

Peut-être même pouvait-il s’accorder une sieste, et les rouages du temps continueraient à tourner sans sa surveillance perpétuelle au moins pour quelques heures. Après tout, il était le meilleur dans son métier.


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