#Writober Jour 20 : Insaisissable. Le challenge du Writer Bot : 192 en 24 minutes. Compte final (sur la même durée) : 678. Je crois pouvoir dire que, ces deux derniers jours, j'ai retrouvé un peu d'inspiration.
Et parce que je veux garder un peu d'Ethan pour le NaNo, je suis retournée voir Ellie. Le texte est donc la suite de "Vaisseau Fantôme", et non, malgré l'impression qu'on peut avoir dans ce texte, ce n'est pas une love story. Par contre, je pose - peut-être - des pierres, pour des récits variés.
Une semaine qu’Ellie était à bord du Thésée, et elle n’avait
pas encore vu ne serait-ce que l’ombre du Dr Nolan Richardson. Elle en venait
presque à douter de son existence, même si Monday répondait avec patience et
exactitude à toutes ses questions.
Le robot – ou Intelligence Artificielle, comme il l’avait
aimablement corrigée la première fois – était d’une aide précieuse. Il
contrôlait l’intégralité du vaisseau, semblait posséder un savoir infini, et était
toujours prompt à échanger avec elle. Le premier soir, il l’avait guidée par un
tracé de LEDs jusqu’à une immense cabine : « Vos quartiers, Miss Dayton.
Les commodités sont à votre droite, et vous avez derrière le panneau de gauche
un dressing avec des uniformes de rechange le temps de votre séjour parmi nous.
Si vous avez faim, n’hésitez pas à m’appeler, et je vous guiderai jusqu’à la cuisine.
Malheureusement, nous n’avons rien en stock de très goûteux, le Boss carburant
quasiment exclusivement au café… ». Sur ces dernières paroles, l’IA avait
pris un ton à la limite du reproche, et Ellie se sentait autant fascinée par la
création que par son créateur.
Elle avait poliment remercié Monday, refermé la porte, et
laissé libre court à son étonnement en fouillant les moindres recoins de la
pièce. Elle n’en revenait pas d’avoir ce qui semblait être un appartement
presque entier pour elle, alors qu’à bord du Terpsychore, elle pouvait toucher
toutes les parois de sa cabine en tendant les bras. Elle éclata de rire,
légèrement hystérique, nerveuse, enjouée, elle ne savait même plus mettre un mot
sur ses émotions. Elle arrangea religieusement ses possessions sur la table de
chevet, prit une longue douche brûlante, et s’endormit d’un sommeil sans rêves.
Sept jours plus tard, elle avait établi une routine :
lever, étirements, petits déjeuners, se rendre à la salle de contrôle dans l’espoir
d’y trouver Richardson, constater son absence, rester un moment à surveiller
les écrans, discuter avec Monday. Puis venait l’heure du déjeuner, et elle se
retirait dans la bibliothèque – elle s’était extasiée devant les rangées de livres
quand l’IA l’avait guidée le premier jour jusque là –, dévorait des pages, se
préparait un dîner qui consistait majoritairement de rations de survie, puis
allait le coucher sans avoir résolu le mystère du Commandant de Bord.
Elle commençait cependant à montrer des signes d’impatience.
Elle avait envie d’interactions humaines après de longues semaines seule dans sa
capsule à imaginer sa mort, elle avait besoin de voir un autre être humain, de
le toucher, de lui parler. Elle s’en ouvrit à Monday, se lamentant sur l’insaisissable
Docteur Nolan.
« C’est à se demander s’il existe, dit-elle d’un ton
grognon. Ou si je rêve. Monday, est-ce que je rêve ? Est-ce que je suis
seule à bord d’un vaisseau fantôme ? Ou pire : peut-être que je suis
encore à bord de ma capsule, mais qu’il n’y a plus d’oxygène et tout ceci n’est
qu’une hallucination de mon cerveau moribond… ». Ellie poussa un grand
soupir, et déposa sa tête entre ses bras sur la table de cuisine où elle prenait
son dîner.
« Très chère, je serais admiratif que vous puissiez
avoir créé dans votre esprit un univers aussi riche que celui-ci. Je peux vous
pincer si vous le souhaitez, vous saurez que tout ceci est bien réel. »
Elle se redressa, surprise, et tourna la tête en direction
de la voix inconnue. Lui tournant le dos, faisant face au comptoir et à la
machine à café dont il pressait frénétiquement les boutons, se tenait un homme.
Il n’était pas très grand, sans doute à peine plus qu’Ellie, et était
actuellement vêtu d’un pantalon de tailleur particulièrement élégant et d’un t-shirt
déformé qui semblait avoir connu de meilleurs jours. Le tissage était par
endroits si élimé qu’on voyait en dessous transparaître la peau de l’homme.
Elle ne voyait pas son visage, juste une couronne de cheveux bruns qui se dressaient
dans tous les sens sur sa tête, comme s’ils avaient été tirés fréquemment par
des mains agacées.
« Miss Ellie Dayton, le Docteur Nolan Richardson ».
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