dimanche 11 octobre 2020

[400 mots] Royaumes disparus

 Jour 11 du #Writober. Ma contrainte : 400 mots. Emballée, j'en ai fait 627. Le texte est la suite de la Forêt des mythes, et je commence à avoir l'outline d'une histoire complète dans ma tête. On verra si je raccroche les wagons avec les thèmes suivants, mais sinon, je recyclerai potentiellement l'histoire pour en faire quelque chose de plus complet. Bonus : à l'exception d'Ethan, j'ai transformé tous les autres noms en me basant sur les personnages (qui n'ont rien à voir avec les miens) d'un autre univers (qui n'a rien à voir avec celui-ci non plus). Saurez-vous trouver lequel ? 


Cela faisait plusieurs jours désormais qu’ils erraient dans la Forêt des Mythes, et Ethan se demandait s’ils n’étaient pas simplement perdus, s’ils allaient mourir ici, ou si Jared et Denys enverraient quelqu’un à leur secours.

Mais Anton continuait à avancer d’un pas ferme, se taillant parfois un passage à coups de machette, et le jeune homme grinçait parfois des dents en voyant son aîné agiter sa lame acérée. Quelque chose lui donnait des frissons dans le dos au milieu de ces arbres immenses, une aura étrange et inquiétante.

Plus ils progressaient, plus il semblait à Ethan que l’air se raréfiait, que la pénombre les entourait, et qu’ils s’enfonçaient trop loin au cœur de la Forêt pour espérer revenir en arrière.

 

Ils venaient de déboucher sur ce qui aurait pu passer pour une clairière, une zone relativement dégagée au sol, si ce n’était l’épais arceau des arbres qui ne laissaient passer aucune lueur, les branches si étroitement entremêlées qu’on aurait dit un plafond d’écorce.

Anton déchargea le sac de ses épaules, et poussa un long soupir, se laissant tomber au sol. Ses yeux clairs, presque translucides, observèrent un instant Ethan, qui gardait le visage levé vers le ciel, un pli inquiet barrant son front.

« A quoi tu penses, petit ? »

Ethan sursauta. La voix d’Anton se répercutait étrangement sur les troncs d’arbres, laissant une sensation glacée de mal-être s’insinuer plus profondément dans ses os.

« Il y a quelque chose de bizarre, ici, répondit-il dans un murmure. Je ne sais pas ce que c’est, mais ça me laisse un goût de mort et de violence dans la bouche. »

Le jeune homme ferma les yeux, se mordant les lèvres comme pour retenir ses paroles suivantes. « J’ai peur. »

Son mentor hocha la tête un instant, semblant réfléchir à ses propos, puis indiqua le sol face à lui, intimant au jeune homme de s’asseoir.

« Je n’ai pas été tout à fait honnête avec toi, gamin. J’espère que tu ne m’en voudras pas. »

A ces mots, Ethan fronça les sourcils. Qu’est-ce que cela voulait dire ?

« Lorsque je t’ai recruté, j’avais besoin d’un troisième assistant pour le chantier. Cette partie-là était vraie. Mais j’avais déjà prévu de venir explorer la Forêt des Mythes. Mon père, mon grand-père, et plusieurs générations au-delà, tous ont été obsédés par les secrets que le lieu recèle. Mon histoire familiale semble intrinsèquement liée à celle de cette forêt, et je comptais te laisser sous la responsabilité de Denys, et prendre Jared avec moi. Vois-tu, il y a plusieurs mois de ça, occupé à l’autre bout du pays, j’ai envoyé mon ami Harold faire des recherches ici. Les dernières notes qu’il a pu me faire parvenir mentionnaient des royaumes disparus, mais le tout était presque illisible, incompréhensible, et si je ne connaissais pas mieux Har, j’aurais dit qu’il avait perdu l’esprit. Je n’ai jamais pu en parler avec lui, car après ça, il s’est évanoui dans la nature. »

Ethan retenait sa respiration, le cœur battant, suspendu aux lèvres d’Anton Sparks. Après un nouveau soupir, celui-ci reprit :

« Le jour où tu es arrivé dans le service d’Archéorêve, prêt à prendre ton post, quelque chose d’étrange s’est passé. Je me considère comme étant un homme très terre-à-terre, et tous les récits de bonnes femmes sur la Magistoire m’ont toujours laissé de glace. Mais quand tu as débarqué, le vieux pendule de mon père s’est mis à brûler, à l’instant où tu m’as serré la main. »

Illustrant son propos, Anton tira de l’intérieur de son col une longue chaîne dorée, au bout de laquelle un pendule brillait d’une étrange lueur violette.

« Il a cette couleur depuis que tu as débarqué. Prends-le, Ethan, je crois qu’il t’est destiné. »


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