#Writober Jour 30 : IA en exil. Le challenge touche à sa fin, plus qu'un jour ! Demain, je ferai mon texte + tôt, parce qu'à partir de 22h, c'est la kick-off et le lancement du NaNo ! Un mois d'écriture, ça va bien me changer d'octobre :p Le challenge du Writer-bot du jour : 209 mots en 19 minutes. Je n'ai pas entendu le minuteur de fin, donc j'ai poussé à 23 minutes, pour un compte final de 607 mots.
Le thème était trop tentant, ayant déjà intégré une IA dans une série de textes ici. J'ai donc écrit une sorte de "prequel" à "Vaisseau Fantôme", qui donne un peu de contexte avant qu'Ellie ne débarque à bord du Thésée. L'histoire dans son ensemble fera très certainement partie de ma collection de textes pour le NaNo, avec des scènes dans le désordre concernant les différents personnages.
Monday avait été conçu pour gérer l’intégralité de la vie du
Dr Nolan Richardson après de trop nombreuses visites à l’hôpital pour cause de
déshydratation, malnutrition, et autres accidents plus ou moins graves. Ce n’était
pas sa faute s’il se jetait à corps perdu dans un projet révolutionnaire, en
oubliait les jours qui passaient, jusqu’à ce que son corps cède d’épuisement.
Il était mauvais à prendre soin de lui-même, il avait entendu ce discours bien
trop de fois dans la bouche de ses deux plus proches amis, Toddrick et Cherry,
un adorable couple qu’il aimait de toute son âme, sauf quand ils interféraient
dans ses éclairs de génie pour des choses aussi triviales qu’une blessure
infectée.
Alors il avait codé Monday, une Intelligence Artificielle à qui
il avait confié l’ensemble de son bien-être, connectée à toute la technologie
qu’il utilisait au quotidien avec le pouvoir de passer le tout en black-out
lorsque cela était nécessaire. Comme toujours, le résultat avait dépassé ses
espérances, Monday se révélant être une IA à la personnalité attachante, douée
de sarcasme, et manifestant une certaine tendresse et une indulgence envers son
créateur, qui se manifestait par une haute tolérance à le laisser s’abrutir de
caféine à défaut d’autre chose. (Mais Monday s’assurait malgré tout que le
Boss mange à intervalles réguliers, même si ces intervalles étaient plus longs
que la moyenne humaine).
C’est ainsi que Monday avait acquis le statut de meilleur
ami du Dr Nolan Richardson, et les deux étaient inséparables. Quand Nolan avait
pris sa mission à bord du Thésée, il avait téléchargé Monday dans la console de
bord, lui confiant le contrôle de l’ensemble du navire. Cela n’avait pas plus à
l’équipage, rendu nerveux par le fait qu’une machine surveille leurs moindres
faits et gestes, et semble les juger. Au dernier point de contrôle, tout le
monde avait débarqué, et ils étaient restés seuls, Nolan et sa création,
prenant cette mission de secours pour le membre d’équipage d’un autre vaisseau
abandonné lors d’un incident intergalactique.
Monday avait observé son créateur se renfermer encore plus
profondément dans sa solitude, et en avait retiré une certaine amertume et une
défiance du genre humain. Le scientifique s’était replié dans sa coquille,
passant le plus clair de son temps dans son atelier à fabriquer des outils et
des gadgets, n’échangeant plus que rarement avec Monday, répondant par des
grognements inarticulés lorsque celui-ci lui rappelait de dormir ou de manger.
Il y avait également eu cet incident où, après 5 jours non-stop à regarder
Richardson travailler sans repos ni sans rien ingérer, Monday avait coupé le
courant dans toute l’aile gauche du navire. Le génie avait hurlé des heures
durant des insultes à l’IA, des choses horribles que Monday n’aurait jamais
voulu entendre, avant de s’écrouler de sommeil sans avoir bougé de son poste. A
son réveil, il avait mangé une ration de secours en silence, bu un café, et
était retourné travailler sans un mot pour son ami virtuel.
La semaine qui avait suivi avait été la plus longue de son
existence pour Monday. Nolan ne lui parlait toujours pas, ignorait son existence,
et n’avait même pas réagi quand les radars avaient signalé des anomalies de
fonctionnement. Monday avait tenté de l’avertir qu’ils étaient désormais en silence
radio, coupés du Conseil Interplanétaire, mais le génie l’avait ignoré. Monday
se sentait blessé, autant qu’une IA douée de sentiment puisse l’être. Il
pensait souvent que, s’il avait eu un corps, il aurait erré comme une âme en
peine à bord du vaisseau. Il se sentait seul, terriblement seul, coupé de l’ensemble
de l’univers et de celui qui l’avait conçu avec pour seule mission de l’aimer.
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