#Writober jour 27 : No Man's Land. Pour une fois, pas de challenge bot, mais une word war de 20 minutes déclenchée par ma Payah préférée. Compte de mots à 20 minutes : 595. Compte de mots final : 742.
C'est la suite de Torpeur Planétaire. Je déteste mettre en forme du dialogue.
Ellie avait été réveillée en sursaut par une alarme
violente. Dans sa chambre, les murs clignotaient en rouge, et, essayant de se
lever avec précipitation, elle s’emmêla dans les couvertures et tomba du lit.
« Monday ! MONDAY ! » La jeune femme
hurlait à plein poumons, tentant de se faire entendre par-dessus la cacophonie.
« Que se passe-t-il, Monday ? »
Ellie se sentait désorientée, et paniquée. Jamais l’IA n’avait
mis autant de temps à lui répondre, et elle craignait le pire. Peut-être avaient-ils
été attaqués par des pirates, ou heurté une comète ? Son cœur battait la
chamade, et elle s’extirpa des couvertures pour enfiler un uniforme.
« Miss Dayton. »
Elle poussa un soupir de soulagement en entendant la voix désincarnée.
« Je vous prie d’excuser mon retard. Nous avons une
situation… inédite. Le Dr Richardson réclame votre présence en salle de contrôle. »
Elle hocha la tête, sachant que Monday le verra. Une partie d’elle ne pouvait s’empêcher
d’admirer l’humanité avec laquelle l’IA communiquait, comme si la machine était
capable de sentiments. Peut-être l’était-elle, d’ailleurs. Ellie n’avait jamais
eu l’occasion d’interroger l’excentrique scientifique à ce propos, ni à aucun
propos d’ailleurs, ne le voyant presque jamais.
Elle prit un instant pour replacer les mèches folles autour
de son visage, et sortit d’un pas précipité pour se diriger vers l’avant du
vaisseau et la salle de contrôle. Si Nolan Richardson souhaitait la voir, mieux
valait ne pas le faire patienter, et le rejoindre avant qu’il change d’avis.
Elle poussa la porte à la hâte, et s’interrompit sur le
seuil. Devant elle, les immenses écrans de contrôle ne reflétaient rien du
tout, juste un noir béant. Elle hoqueta de surprise, et le bruit, bien qu’infime,
suffit à attirer l’attention du Capitaine de bord, penché jusqu’alors sur ses instruments
de navigation.
« Ah, Miss Dayton, s’exclama-t-il d’une voix nerveuse. Vous
voilà enfin ! Ne restez pas plantée dans l’entrée, approchez-vous ! »
Il s’agitait, une tasse de café à la main dont le contenu menaçait
de déborder sans qu’il y prenne attention. La jeune femme se rapprocha doucement,
sur la pointe des pieds, incertaine de la suite des choses.
« Nous avons un problème, poursuivit-il sans la
regarder. Vous voyez, ça ? »
Il secoua la main en direction des écrans, et quelques gouttes
de café lui tombèrent sur le poignet, qu’il lécha distraitement.
« Qu’est-ce que je suis censée voir ?, demanda
Ellie, hésitante. Est-ce que vos écrans sont en panne ? Pourquoi est-ce
que plus rien ne s’affiche ?
-
En panne ! Monday, as-tu entendu ça ? »
Richardson semblait offusqué, et
Ellie recula de quelques pas. L’homme la rendait nerveuse, et un sentiment d’inconfort
montait en elle, lui serrant la gorge. La voix familière de l’IA se fit entendre,
et Ellie s’y accrocha.
« J’ai entendu, Boss. Cependant,
la question de Miss Dayton est pertinente, notre invitée ignorant tout de votre
génie. Malheureusement, Miss, je peux vous assurer que l’intégralité de notre
vaisseau est parfaitement fonctionnelle. »
Elle tiqua sur un mot. Un navire
en état de fonctionnement optimal lui semblait une bonne nouvelle, alors
pourquoi est-ce que Monday avait précisé « Malheureusement » ?
Le Dr Richardson lui attrapa le
bras, la tirant de sa rêverie. Elle leva les yeux, et constata qu’il la fixait
avec un mélange de peine et d’inquiétude qui la fit frissonner.
Il se mordit les lèvres, et elle attendit
qu’il reprit la parole, osant à peine respirer.
« Miss Dayton. Ellie. Permettez
que je vous appelle Ellie ? Devant les circonstances… »
Il lui lâcha le bras, et refit les
cent pas. Ellie serra ses bras autour d’elle et ferma les yeux, attendant le
couperet.
« Monday. » La voix du
scientifique était ferme, mais non dépourvue de chaleur. « Peux-tu donner
nos coordonnées actuelles à Ellie ? »
La machine s’exécuta, et Ellie
rouvrit les yeux, les prunelles écarquillées.
« Mais, ce sont les
coordonnées de…
-
De la planétropole X649BG, oui. Au point de contrôle
du Tribunal Intergalactique.
-
Mais… Où est-ce... ? Que s’est-il passé ? » Ellie butait sur les questions, ne sachant comment exprimer son désarroi.
La main de Nolan se déposa sur son épaule et la serra
doucement. Ils se tournèrent ensemble vers le vide qui leur faisait face sur
les écrans de contrôle. Là où aurait dû se trouver une planète-ville, s’étendait
désormais un no-man’s land, une mer noire et terrifiante.
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