#Writober jour 16 : Les Pierres qui pleurent. Un challenge, tiré par Writer-bot : 480 mots en 20 minutes. J'ai poussé un peu, et fait 577 mots en 25 minutes.
Une fois encore, je suis sortie de ma thématique space/sci-fi pour faire autre chose.
Il existe sur la côte au nord une falaise de pierres
blanches sur lesquelles viennent se briser les lames d’une mer glacée.
Si l’on descend en rappel le long de ces falaises,
exactement à 3 pieds au nord et 8 pieds à l’ouest depuis la table panoramique
des Etampes, on trouvera l’entrée d’une grotte, à 6 pieds au-dessus de la mer à
marée haute. Dans ces grottes, la température est fraîche, au point qu’on peut
voir s’échapper une buée épaisse de la bouche de ceux qui osent y pénétrer.
Bastien est de ceux-là. Escaladeur chevronné, passionné de
sports extrêmes et de mystères, il explore le monde à la recherche de raretés
géographiques, de lieux aux secrets bien cachés, qu’on ne trouve pas sur toutes
les cartes.
En l’occurrence, il avait trouvé mention de la grotte des
falaises d’Etampes dans un roman déniché en brocante. Une histoire bizarre,
apparemment la seule publiée par l’auteur, qui n’était connu de personne. La
maison d’édition n’avait pas non plus d’autre roman à son actif, et avait coulé
pendant la guerre. Tout cela avait éveillé la curiosité de Bastien : revenu
depuis peu d’un long voyage dans les pays du sud, il découvrait l’aventure sur
les terres de son enfance, un territoire dont il pensait connaître tous les
secrets, et dont il n’espérait rien de plus qu’une maison où s’ancrer, plus
tard, lorsqu’il serait plus âgé, et qu’il serait prêt à s’ennuyer pour le
restant de ses jours.
Mais ce roman, intitulé « Les pierres qui pleurent »,
avait allumé son radar à énigmes, et, après de minutieuses recherches sur l’histoire,
l’auteur, et après avoir cherché sans succès à recouper les informations dans tous
les manuels, récits, cartographies sur Etampes et ses falaises, il s’était décidé
à partir en exploration.
Il avait prévenu sa meilleure amie, Théodora, qui avait
accepté de venir faire le gué à côté de la table panoramique, pour veiller sur
lui et sa corde de rappel. Théo n’était pas une grande fan d’aventures, préférant
les lire que les vivre, mais elle avait toujours été son filet de sécurité, son
port d’attache, celle à qui il pouvait se confier lorsque ça n’allait pas, et
avec qui célébrer ses victoires et ses succès.
Bastien était maintenant dans l’entrée de la grotte, et
après avoir détaché sa corde et envoyé un texto à Théo pour la tenir informée,
il avait déclenché sa caméra frontale et, armé de sa lampe torche, avait entamé
sa progression au cœur de la roche.
Pendant de longues minutes, il avait avancé, l’espace se
réduisant petit à petit, jusqu’à l’obliger à ramper. Il entendait un étrange
bruit, de plus en plus fort et terrifiant, qui lui glaçait le sang et le
faisait frissonner. On aurait dit les gémissements de souffrance d’une dizaine
de femmes, et il serra les dents un instant, pour reprendre ses esprits.
Finalement, au détour d’un coude dans la roche, il déboucha
sur une immense salle, où il put enfin déplier sa grande carcasse, et, tournant
sur lui-même, retenir un hoquet de surprise. Là, telles que décrites dans le
roman, d’immenses pierres blanches étaient sculptées, semblant reproduire des
visages tourmentés. Des trous matérialisant les yeux s’écoulait un liquide
rougeâtre, telles des larmes de sang qui tâchaient la roche, et venaient
nourrir un petit étang au pied des figures. Les gémissements étaient tout
autour de Bastien, résonnant de mur en mur dans la grotte, semblant venir de
tout autour de lui.
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