dimanche 18 juillet 2021

[NaNoCamp Juillet - Prompt du jour : Croire aux fantômes]

 Encore un combo entre le prompt du jour "Croire aux fantômes" et une contrainte tirée par Winnie : l'un de vos personnages se bat. 856 mots


Il se réveilla en sursaut, persuadé d’avoir entendu un bruit. Tendant l’oreille, il sentit un frisson lui parcourir l’échine, sa peau se couvrant d’une fine pellicule de sueur glacée.

Tout semblait silencieux dans la maison, et il fronça les sourcils. Une sensation étrange ne le quittait pas. Était-il en train de courir après le souvenir d’un mauvais rêve ou bien l’inquiétude qui le prenait aux tripes et refusait de le quitter était-elle fondée ? Il tendit la main lentement vers la table de chevet, attrapant le téléphone qui s’y trouvait.

L’écran resta désespérément noir. Il se souvenait pourtant que la batterie était encore suffisamment pleine lorsqu’il était parti se coucher, et rien ne justifiait qu’il soit désormais éteint.

Son estomac se noua un peu plus et, retenant sa respiration, il décida de sortir de son lit. Inutile de continuer à s’angoisser pour rien. Autant faire le tour de la maison, et en profiter pour récupérer son chargeur et revenir se coucher une fois l’esprit apaisé.

 

 

La sensation du parquet froid sous ses pieds lui parut étrangement réconfortante. Enfin quelque chose de normal et de familier, pensa-t-il alors qu’il progressait à pas feutrés dans la chambre, sa mémoire sensorielle lui permettant de se repérer malgré l’obscurité totale dans laquelle il était plongé. Lorsqu’il atteignit la porte, il tâtonna un moment avant de mettre la main sur la poignée. Poussant un soupir de soulagement, il entreprit de la tourner… Impossible ! La porte semblait fermée à clef. Le battement de son cœur s’affola, et il se mit à paniquer. Que se passait-il ? Qui était chez lui, qui avait bien pu rentrer suffisamment silencieusement pour ne pas le réveiller plus tôt ? Qu’est-ce qu’on lui voulait ? Il s’efforça de reprendre la maitrise de sa respiration. Une crise d’angoisse ne lui apporterait rien. Il avait besoin de réfléchir. Devait-il tambouriner à la porte et avertir la personne de l’autre côté qu’il était désormais réveillé ? Il n’avait clairement pas l’avantage pour le moment. Il appuya sur l’interrupteur, retenant son souffle, puis un cri de frustration. L’électricité avait été coupée, évidemment ! Quoi qu’on lui veuille, ce n’était rien de bon. Il lui fallait pouvoir se défendre, et vite. Il recula doucement en direction de la fenêtre. S’il parvenait à ouvrir les volets, il aurait au moins la faible lueur de la lune pour l’éclairer. Il aurait aussi peut-être un indice sur ce qu’il se passait. Et s’il était vraiment chanceux, peut-être qu’un passant noctambule lui porterait secours.

Ayant enfin un plan, il agrippa fermement la poignée maintenant la fenêtre fermée, et tira. Rien. Qu’est-ce que… Comment était-ce possible ? La panique montait rapidement en lui, comme une marée menaçant de le submerger, quand un mouvement derrière lui le fit sursauter. « Qui est là ? », s’écria-t-il dans le vide, oubliant toute prudence. « Qu’est-ce que vous me voulez ? » Seul le silence lui répondit. Il serra les poings, les balançant devant lui, rouant l’air de coups. Le bruissement se poursuivant, et il avait beau avancer, se tourner dans tous les sens, il ne parvenait pas à atteindre son opposant. L’agitation lui faisait perdre tous ses repères, et il se cogna les orteils dans le montant du lit, poussant un gros juron.

C’était la goutte d’eau qui fit déborder le vase, et il tomba à genoux, sanglotant. Il était terrifié, seul, et incapable de se défendre contre un assaillant invisible qui se jouait de lui. Il se replia sur lui-même, ses genoux ramenés vers sa poitrine, suppliant l’autre de l’épargner, ou bien d’en finir, il ne savait même plus lui-même. Il lui sembla sentir une main qui se posait sur son épaule, et il ne put retenir un frisson de panique. Un son s’éleva, comme une mélodie doucement fredonnée, qui s’infusa en lui, le réchauffant de l’intérieur. Il leva la main en direction de sa propre épaule, curieux d’enfin toucher la personne qui se tenait près de lui. Lorsque ses doigts ne rencontrèrent que le tissu de son t-shirt, il gémit, désempara. La mélodie enfla, prenant toute la place en lui, refoulant au loin l’angoisse et la panique.

 

Lorsqu’il ouvrit les yeux le lendemain, il ne lui restait de la nuit qu’une sensation étrange et déroutante. Il agrippa son téléphone sur la table de chevet et réveilla l’écran, qui indiquait 8h33. Il se glissa à bas de son lit, grognant lorsque ses orteils protestèrent contre le parquet froid, comme s’ils étaient contusionnés. Il ouvrit la fenêtre puis les volets, accueillant avec joie le soleil qui inonda la pièce. Il se dirigea ensuite vers la porte de la chambre, tournant la poignée pour tituber dans le couloir jusqu’à la salle de bains, pas encore tout à fait réveillé. Quand il se mit dans le miroir au-dessus du lavabo, il écarquilla grand les yeux : une empreinte de main noire était posée sur son épaule. Il s’étonna de ne pas l’avoir remarquée plus tôt, et décida qu’il était temps que le vêtement aille dans le panier à linge. Il se glissa ensuite son la douche, fredonnant une mélodie qu’il ne parvenait pas à situer. La journée avait plutôt bien commencé.

 


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